Haim nahum efendi, dernier grand rabbin de l'empire ottoman (1908-1920) : son role politique et diplomatique
Auteur / Autrice : | Esther Benbassa |
Direction : | Louis Bazin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études hébraïques |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
La presente etude porte sur une periode-cle de l'histoire ottomane et turque, et tente de retracer l'histoire, generalement ignoree, de la minorite juive, de la fin xixe siecle a la proclamation de la republique turque (1923). Cette histoire est d'abord celle d'une mutation. Engage, par les ecoles de l'alliance israelite universelle, sur la voie de la modernisation, le judaisme ottoman, ou du moins certaines de ses composantes, put esperer, au lendemain de la revolution jeune-turque (1908), la realisation d'aspirations deja anciennes, dans le sens d'une integration a la societe environnante. Pour l'empire dans son ensemble, cette periode fut aussi une periode de transition, caracterisee par l'emergence de divers courants nationalistes. Elle annonca la fin d'un empire et prepara l'apparition d'un etat-nation. C'est precisement dans ce cadre et dans cette perspective qu'a ete restitue le developpement concomitant du nationalisme juif. Pour l'empire et pour sa minorite juive, la periode etudiee fut riche en bouleversements de tous ordres: les guerres balkaniques, la premiere guerre mondiale, les modifications consecutives des frontieres du pays et le depecement de l'empire. Plus specifiquement, pour le sionisme, ce fut d'abord la reprise des tractations avec les autorites ottomanes, a la suite des espoirs suscites par la revolution jeune-turque, puis, en 1917, la declaration balfour. C'est precisement pendant cette periode-cle qu'un personnage exceptionnel comme haim nahum se trouva a la tete du millet juif. La diversite et la nature des activites de ce dirigeant le firent sortir du simple cadre de fonctions proprement religieuses. Il ne fut pas seulement un chef communautaire, mais aussi un commis non officiel de l'etat, et, sur les affaires turques, un conseiller ecoute, et parfois meme redoute par les puissances. Il s'agissait donc de situer l'homme, son itineraire et son action dans le contexte social, culturel et politique du millet juif et de l'empire, tout en prenant en compte l'environnement international, lorsque cela s'imposait.