George eliot, ses personnages et son lecteur : genese d'une fiction (1857-1861)

George eliot, her characters and her reader : the genesis of a fiction (1857-1861)

• Auteur / Autrice : Alain Jumeau
• Direction : Sylvère Monod
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Études anglaises
• Date : Soutenance en 1987
• Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

Mots clés contrôlés

Personnages

Critique et interprétation

Eliot, George (1819-1880)

Analyse du discours narratif

Mots clés libres

Etudes anglaises

Fiction

Personnage

Lecteur

Eliot, george

Grande-bretagne. Angleterre

Résumé

Marian evans, traductrice de strauss et de feuerbach, et responsable de la revue radicale the westminster review, est devenue une creatrice de fiction en publiant sous le pseudonyme masculin de george eliot. Mais ce travail s'interesse surtout a une autre fiction : celle d'une relation entre "george eliot" (personnalite fictive creee par le pseudonyme, et renforcee par la presence d'un narrateur masculin), ses personnages (eux aussi le produit d'une fiction) et son lecteur (un lecteur fictif present dans ses romans). Il commence avec la publication des scenes of clerical life et s'acheve avec celle de silas marner. Pendant ces cinq annees de creation intense et ininterrompue pour george eliot, on assiste a la genese d'une fiction, a la mise en place d'une strategie de communication avec le lecteur - d'abord assez naive et maladroite jusqu'a adam bede, plus sure dans the mill on the floss, et bien maitrisee dans silas marner. L'image du narrateur commence a changer avec the mill on the floss. Au discours machiste des debuts succede un discours androgyne. En outre, le narrateur ne pretend plus etre seulement le temoin de la realite. Il commence a reconnaitre la part de fiction qui entre dans son entreprise. Mais toujours il emmene le lecteur a la recherche du temps perdu, et lui propose sa vision humaniste, ou se reconnait l'influence de feuerbach. La creation romanesque de george eliot, qui fait suite a un vaste travail de traduction et de reflexion humaniste sur la religion chretienne se presente comme une entreprise de substitution. Apres avoir soumis l'ecriture sainte a son examen critique, la romanciere entend montrer la saintete de l'ecriture dans une perspective humaniste.

Marian evans, the translator of strauss and feuerbach, the editor of the westminster review, a radical publication, chose the male pseudonym of george eliot to become an author of fiction. But the present work is concerned with another fiction : the relationship between "george eliot" (a fictitious person created by the pseudonym and reinforced by the presence of a male narrator), her characters (mere artifacts) and her reader (a reader in the text). We begin with the publication of scenes of clerical life and end with that of silas marner. These five years of intense and continuous production for george eliot can be regarded as the genesis of a fiction, during which she develops a strategy of communication with her reader. This strategy is at first naive and awkward up to adam bede, then, more effective in the mill on the floss, and quite controlled in silas marner. The image of the narrator begins to change with the mill on the floss. After the sexist discourse of the beginning comes an androgynous discourse. Moreover, the narrator no longer claims that his narrative reflects real life. He begins to acknowledge its fictional nature. However, he continues to take the reader back to the past. And feuerbach's humanism still influences his vision. George eliot's fiction-writing, following upon her humanist translations, can be seen as a substitute for her lost faith. Having critically examined holy writ, she is aware of the holiness of writing from a humanist point of view.