Le sermon anglican en irlande a l'epoque de la reine anne

The CHRUCH OF IRELAND SERMON IN THE AUGUSTAN AGE

• Auteur / Autrice : François Boulaire
• Direction : Lucien Carrive
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Études anglaises
• Date : Soutenance en 1987
• Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

Mots clés libres

Etudes anglaises

Religion

Sermon

Anglicanisme

Politique

Predication

Education

Societe

Irlande

Résumé

Une etude preliminaire des donnees sociales, economiques, politiques et religieuses tres particulieres de l'irlande a l'epoque de la reine anne permet de replacer les sermons des predicateurs de l'eglise etablie dans un contexte general. Le souci majeur des sermonnaires de l'epoque est de denoncer le laxisme des moeurs de leurs contemporains. Nous trouvons donc essentiellement des conseils de morale dans ces discours prononces dans les diverses eglises du royaume. Parfois, les pasteurs profitent de la formidable tribune que constitue une chaire (d'ou les idees et theories nouvelles peuvent se diffuser dans les classes populaires illettrees) pour exprimer plus ou moins ouvertement leurs preferences politiques. Par contre, ils n'y abordent que rarement les grandes questions doctrinales, germes de divisions possibles au sein meme de l'eglise etablie, deja suffisamment menacee par ses ennemis exterieurs (presbyteriens, papistes, rome, la france). Moderes dans leur contenu, les sermons irlandais de l'epoque ne frappent pas non plus l'imagination du lecteur par un style flamboyant. Si les discours sont en general bien construits, ils pechent souvent par manque d'originalite, de vivacite. Neanmoins, face a certaines outrances de la litterature pamphletaire de l'epoque, les sermons perpetuent la tradition classique de l'art oratoire. Si l'effet immediat de quelques ''sermons a scandale'' est facilement discernable, la portee exacte de la predication dans son ensemble est plus malaisee a cerner. Les sermons semblent amplifier certains phenomenes (sentiment de peur. . . ) et permettre une large diffusion d'idees nees a dublin, a londres ou ailleurs en europe (tolerance, etablissement d'ecoles de charite, creation de societes charitables. . . ). Mais plus que l'impact des sermons, c'est plutot le role joue dans la societe par divers predicateurs que cette etude nous aura permis de mettre en lumiere. Ainsi se trouvent replaces un peu plus precisement dans le tissu social les deux grands irlandais de cette periode dont l'histoire a retenu les noms: jonathan swift et george berkeley.

A preliminary study of the very particular social, economic, political and religious data in ireland during the queen anne period enables us to place the sermons of the preachers of the established church of ireland in their general context. The main concern of the clergy at that time was to denounce the moral laxity of their contemporaries; thus most of the sermons are moralizing in tone. If they sometimes took advantage of that extraordinary tribune, the pulpit (from whence new theories and ideas were spread among the popular classes) to express more or less openly their political preferences, they rarely mentioned the questions of doctrine, the seed of possible discord within the established church, which was already sufficiently threatened by her outside enemies (presbyterians, papists, rome and france). Moderate in content, the irish sermons of that period do not strike the reader by their flamboyant style either. If the discourse was often well construed, it unfortunately lacked originality and vivacity. Nevertheless in the face of certain extravagances of the pamphleteers of the time, the sermons perpetuated the tradition of classical and pulpit oratory. If the immediate effect of some ''blasphemous'' or ''libellous sermons is easily perceptible, the global impact of the preaching is more difficult to ascertain. The sermons appear to amplify certain phenomena (feeling of fear) and facilitate a wide circulation of relatively recent ideas (tolerance, the establishment of charity schools, the founding of charitable societies). Yet, more than the impact of the sermons, it is the role in society of certain preachers that our research has enabled us to bring to the fore. Thus the two great irishmen of the time whose names are remembered by posterity, jonathan swift and george berkeley, are seen more precisely within the social tissue of ireland in the augustan age.