Thèse soutenue

La situation juridique de la femme à l'époque protobyzantine

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Joëlle Beaucamp
Direction : Hélène Ahrweiler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

FR

Mots clés libres

Résumé

FR

L'objectif est de reexaminer l'evolution de la condition feminine lors du passage de l'antiquite au moyen age, evolution qui a suscite des appreciations opposees, tout en etant generalement attribuee a l'influence du christianisme. L'enquete porte sur la condition personnelle de la femme, dans la partie orientale de l'empire romain, entre le debut du 4eme siecle et le milieu du 7eme. Tous les ecrits protobyzantins (lettres, textes patristiques, recits hagioraphiques, oeuvres historiques ou "biographiques", inscriptions. . . ) fournissent des indications eparses, mais les deux categories principales de sources sont juridiques et papyrologiques : d'un cote, le droit romain, en latin encore dans les codes theodosien et justinien, de digeste et les institutes, puis engrec surtout dans les novelles et les ecrits des juristes des 6eme-7eme siecles connus a travers les basiliques et leurs scholies ; de l'autre, les multiples documents de la pratique (contrats, requetes, proces-verbaux) conserves par les papyrus grecs d'egypte. Le poids des constantes est impressionnant. Du 4eme au 6eme siecle, la legislation imperiale maintient un ensemble d'incapacites et de protections specifiques aux femmes ; seule leur exclusion - immuable - de la sphere publique se constate dans "la societe des papyrus" comme ailleurs dans l'empire. Dans les normes comme dans les pratiques, le contraste entre la dependance de la jeune fille et de l'epouse et une relative autonomie de la mere, quand elle est veuve, est un phenomene permanent. Quant aux evolutions, elles sont beaucoup plus marquees dans la legislation que dans les pratiques sociales. Le droit protobyzantin accentue la subordination de la jeune fille et de l'epouse, tandis qu'il accroit les pouvoirs de la mere, surtout veuve. Il fait une place de plus en plus importante aux exigences morales (protec- tion de la pudeur ou de la moralite, repression de l'inconduite ou des manquements aux bienseances). Dans le premier cas, il s'agit, en fait, d'une adaptation de la legislation aux usages preexistants. Dans le second, l'influence directe de l'ethi- que defendue par l'eglise est indeniable, et on constate que la societe resiste aux innovations, tant celles des constitutions imperiales que du droit canonique naissant.