Thèse soutenue

Une fascination réticente : les États-Unis dans l'opinion française, 1870-1914

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jacques Portes
Direction : Claude Fohlen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

FR  |  
EN

Les Etats-Unis ont toujours intéressé vivement les français, or si la période révolutionnaire, la guerre de sécession et le XXe siècle ont été l'objet de nombreuses études, il n'en est rien pour la fin du XIXe siècle. C'est pourtant à cette époque que les Etats-Unis prennent tous leurs caractères du XXe siècle: puissance industrielle, impérialisme. . . Ce qui ne peut qu'intéresser des français dont le pays change également beaucoup. A travers 500 ouvrages, 600 articles de revue et un échantillon de la presse quotidienne, le présent travail montre l'existence d'une opinion éclairée qui porte un vif intérêt aux Etats-Unis; ce pays s'impose aux observateurs qui ne réagissent pas nécessairement suivant les clivages usuels. Une première série de réactions sont provoquées par l'exotisme des Etats-Unis. Il ne s'agit plus seulement des paysages mais bien du confort omniprésent, de l'industrialisation de la vie quotidienne, encore peu répandue en Europe. Les villes surprennent et effraient. Par ailleurs noirs et indiens continuent à surprendre, mais dans un cas comme dans l'autre la pitié l'emporte sur le pittoresque. Les français s'habituent mal à côtoyer ces êtres souvent misérables, même s'ils critiquent la dureté excessive des américains à leur égard. Mais les Etats-Unis restent aussi le pays des modèles. Les français de la IIIe république n'envient plus la démocratie américaine, pervertie par ses politiciens. Par contre, la réussite de l'école primaire, l'essor étonnant des universités, le succès de la mixité impressionnent tout comme la liberté apparente de la femme, l'essor de l'église catholique ou le relatif bien-être des ouvriers. Il s'agit bien là d'exemples à méditer. Toutefois la puissance américaine qui sous-tend ces réalisations peut aussi inquiéter. L'afflux des immigrants ne risque-t-il pas de menacer la vitalité de la société qui semble pourtant s'en accommoder? L'ampleur de la production, l'agressivité commerciale s'appuyant sur les prodigieux trusts inquiète d'autant plus que l'impérialisme américain se déchaine. Néanmoins ses ambitions sont régionales et la France garde l'avantage de sa culture.