Thèse soutenue

L'article 5 de la Constitution du 4 octobre 1958 : contribution à la recherche d'une définition de la fonction présidentielle

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Auteur / Autrice : Bruno Pays
Direction : François Luchaire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Formule originale, généreuse car doctrinale, l'article 5 est par là-même, ambigu: d'inspiration gaullienne, son élaboration, en additionnant des intentions contradictoires, n'a vraiment satisfait personne. Toutefois, l'étude tant des principes faussement clairs, qui y sont contenus que des missions du président de la république, ne peut valider une interprétation minimaliste de cette disposition: le terme d'arbitrage notamment n'a, ici, ni l'importance, ni le sens qui lui sont traditionnellement reconnus : l'article 5 permet de dresser une typologie des prérogatives présidentielles et parfois d'en préciser le sens ; il justifie, en théorie, des pouvoirs indirects au profit du chef de l'état, voire des compétences implicites dans des circonstances exceptionnelles. Aussi, si la légalité de la pratique majoritaire des pouvoirs présidentiels reste contestable, elle ne saurait corroborer pour autant certaines positions extrêmes adoptées par la doctrine. En s'appuyant notamment sur une légitimité de mission débordant l'article 5 et dépourvue en pratique de sanction, les présidents de la Ve. République ont ainsi pu accroitre leurs pouvoirs et entreprendre avec succès quelques reformes qui, à leur tour, ont rétroagi sur le sens de l'article 5; elles constituent, en période de ''cohabitation'', un certain nombre de ''freins'' a l'altération de la fonction présidentielle. Mais d'autres raisons notamment conjoncturelles se sont également opposées en 1986 à un abaissement trop important de la présidence, tout en redonnant à l'article 5 une portée plus conforme a la lettre constitutionnelle. A tout le moins, même dans les scenarios les moins favorables au président, la disposition étudiée constituerait une borne à la perte de ses pouvoirs. Destiné à combler un éventuel vide juridique, l'article 5, qui voit son ambiguïté soigneusement entretenue pour des raisons politiques, semble parfois relever du ''non-droit'': il risque ainsi de mener à un résultat inversé de celui escompté.