La poesie romantique anglaise : recherche sur l'ecriture lyrique
Auteur / Autrice : | Denis Bonnecase |
Direction : | Pierre Vitoux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | ETUDES ANGLAISES |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
L'objet de ce travail est de considerer la poesie romantique anglaise comme une trajectoire a partir de l'analyse de quatre de ses principaux representants (w. Wordsworth, s. T. Coleridge, p. B. Shelley et j. Keats). La poesie lyrique est definie dans sa modalite discursive (soit selon l'axe de son enonciation) et dans le rapport a l'histoire qui la fait emerger. Deux grandes modalites du travail d'ecriture ou ''poeisis'' peuvent alors se degager; l'une et l'autre perceptibles chez les quatre poetes, mais dont les frequences et la pregnance respectives permettent de construire une trajectoire unitive du lyrisme romantique. D'une part, la modalite phenomenologique ou euphorique du faire principalement illustree par les deux grands poetes de la premiere generation (wordsworth et coleridge): le poeme lyrique est alors l'espace ou se deploie un discours permettant a l'instance d'ecriture d'abreagir l'angoisse, de se reconstruire en reconstruisant le monde par la contemplation, et ultimement d'elaborer les lineaments d'une ecriture centriguge ou pragmatique qui s'adresse, via l'identification, au lecteur. D'autre part, une modalite inverse ou dysphorique inauguree par coleridge et aprofondie par la deuxieme generation (shelley et keats), qui reflete une interrogation inquiete sur l'aptitude du dire poetique a nommer ou a exprimer, et tend, par consequent, a remettre en question les concepts majeurs du romantisme: imagination, genie, expression demiurgique. Ce que nous appelons la poesie romantique se definirait et s'acheverait dans cette dualite: flux et reflux de la confiance que l'on prete au langage, et donc a l'ecriture. Nee de la necessite de purger l'angoisse, elle bouclerait sa problematique dans la confrontation avec une autre angoisse, bien plus tragique, dans la mesure ou elle serait inherente a l'acte meme d'ecriture.