Marché des quotas et changements structurels dans le secteur laitier : analyse du cas du Québec et perspectives en France
Auteur / Autrice : | Daniel-Mercier Gouin |
Direction : | Daniel Perraud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Économie du développement |
Date : | Soutenance en 1987 |
Etablissement(s) : | Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015) |
Mots clés
Résumé
Depuis le debut des annees 1970, la politique laitiere canadienne s'est articulee autour d'un contingentement strict de la production. Cette politique s'est accompagnee d'une restructuration massive et d'une concentration continue du secteur de production laitiere. L'approche neo-marginaliste, dominante dans la litterature economique nord-americaine sur le sujet, explique la concentration du secteur resultant du marche des quotas par des differences de couts marginaux de production au niveau individuel. Dans la presente recherche, les resultats obtenus de calculs economiques demontrent que ce n'est pas l'analyse des couts unitaires qui peut expliquer la rationalite economique des producteurs laitiers quebecois sur le marche des quotas. Par contre, tous les indicateurs convergent pour montrer que les aspects dimension et revenu (et aussi les rendements techniques et le niveau technologique qui y sont etroitement lies) sont beaucoup plus performants pour expliquer la croissance des exploitations laitieres, leur possibilite de reproduction et l'evolution structurelle du secteur qui en decoule. Meme sans marche officiel des quotas entre producteurs, l'evolution structurelle du secteur laitier francais montre des similitudes avec la situation observee au quebec, du moins du cote de l'offre de quotas. En effet, en france, c'est sur la base de quotas monnayables, achetes par l'etat, qu'a pu etre engagee la relance du processus de concentration-elimination de la production. Les exploitations de plus petites dimensions disparaissent rapidement aussi bien en france qu'au quebec, elles ne sont pas reproductibles, d'ou l'attrait de la vente des quotas sous forme de retraits primes en france ou sur le marche des quotas au quebec. C'est du point de vue de la demande de quotas que le mode de gestion des quotas en france se distingue particulierement de celui du quebec : ce sont les pouvoirs publics francais qui paient la restructuration et non les acheteurs de quotas sur le marche. La demande de quotas la plus solvable provient tout de meme essentiellement des exploitations de grandes dimensions qui, eventuellement, pourraient se substituer aux pouvoirs publics pour effectuer a leur propre benefice la restructuration du secteur laitier francais, comme elles le font au quebec par le marche des quotas.