Thèse soutenue

Le corps entre la sorcellerie et la folie : les procès de l'Inquisition de Corse 1572-1678

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Auteur / Autrice : Françoise Lantieri
Direction : Dominique Salini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études régionales
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Corte

Mots clés

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Résumé

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Les procès de l'Inquisition en corse, rédigés en italien se répartissent sur deux siècles (XVIe et XVIIe siècles). Ainsi la Corse n'échappe pas à la répression policière qui parcourt toute l’Europe de l'époque moderne. Mais depuis le XIe siècle (temps des prophètes qui annonçaient la venue des catastrophes) la notion de sorcellerie a évolué, le fait de croire au diable de lui vouer un culte selon des techniques précises issues en fait de rituels ecclésiastiques, n'est plus considère par l'Église comme ce phénomène caractéristique de l'héretisme. Peu de gens croyaient vraiment au diable. A l'époque qui nous intéresse, les prêtres appelleront sorcellerie et condamneront comme tel, le culte de Satan comme les rites non chrétiens relevant de religions archaïques liées aux saisons et à la célébration de la fertilité de la terre, c'est à dire tout ce qui concerne la cosmogonie traditionnelle. Ainsi ''Mazzeri'', guérisseurs et jeteurs de sorts vont être assimiles aux sorciers : personnages néfastes qui ont un pacte avec le démon. Une nouvelle figure du diable va naitre : elle se présente à nous comme étant à la fois partout et nulle part puisqu'en réalité elle n'existe pas, construite de toutes pièces par l'Église. Le clergé en fera le grand symbole nouveau de l'héretisme, la figure de l'oralité, l'emblème fondateur des techniques qui se suffisent à elles-mêmes. Nous analysons ainsi l'autonomie du savoir-faire traditionnel dont les pratiques reposent sur deux activités essentielles : soigner les maladies et communiquer avec les morts.