Les députés hispano-américains aux Cortes de Cadix : un projet de décolonisation, contribution à l'étude des prises de conscience et du fidélisme créoles à la fin de la période coloniale

The hispanic-american deputies at the Cortes of Cadiz (The cadiz parliement) : a decolonization project

• Auteur / Autrice : Marie-Laure Rieu-Millan
• Direction : Joseph Pérez
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Études ibériques et ibéro-américaines
• Date : Soutenance en 1987
• Etablissement(s) : Bordeaux 3

Mots clés

Mots clés contrôlés

Espagne -- 1808-1813 (Conquête napoléonienne)

Amérique latine -- 19e siècle

Espagne. Cortes de Cadix (1810-1813)

Résumé

Les deputes hispano-americains aux cortes de cadix (1810-1814) ont presente de nombreuses propositions de reforme, qui visaient la "decolonisation" de l'amerique a l'interieur de l'unite hispanique. Elus par les provinces unies a l'espagne, ils etaient porteurs de revendications locales, mais les exigences d'un travail legislatif pour tout l'empire espagnol les ont amenes a adopter un point de vue plus global et continantal. Ils souhaitaient l'integration des indigenes et des castas dans la societe utile, mais exprimaient aussi les prejuges de la societe blanche contre les populations de couleur. Ils proposaient un modele d'economie liberale sans restrictions qui permettrait aux creoles d'exploiter toutes les richesses du continent, mais voyaient aussi les obstacles objectifs au developpement des provinces americaines. Ils reclamaient une rationalisation de l'organisation territoriale et la formation de provinces plus petites dans lesquelles le pouvoir local serait assume par les americains. Ils souhaitaient la creation d'amples autonomies regionales. Ils se sont montres solidaires des premieres juntes erigees en amerique, mais n'etaient pas favorables a l'independance absolue qu'ils jugeaient hasardeuse. Pour les deputes americains liberaux, la constitution de 1812 etait un motif supplementaire d'attachement a l'espagne. Mais a cette date l'union avec la metropole n'allait pas de soi : elle etait une option politique.

The hispano-american deputies at the cortes of cadiz proposed numerous reforms aimed at the "decolonization" of america within the framework of spanish unity. Elected by the provinces faithful to the metropolis, they asserted local rights, but the requirements of legislative work for the spanish empire as a whole led them to adopt a more general continental view. They supported the integration of the indigenous population and the "castas" into "useful" society, but also displayed the prejudices of white society against the coloured population. They proposed a model of an unrestricted liberal economy, which would allow the creoles to exploit the resources of the american provinces. They argued for a rationalization of territorial arrangements, and the establishment of smaller provinces in which the spanish-american themselves would exercise local power. The deputies solidarized with the first juntas set up in south america, but were not in favour of absolute independence, which they regarded with suspicion. For the liberal american deputies, the 1812 constitution was an additional reason for sentiment attachment to spain. But by then union with the metropolis was a matter of debate rather than a self-evident political fact.