Thèse soutenue

René Quillivic : 1879-1969

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Auteur / Autrice : Sylvie Blottière
Direction : Denise Delouche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Art et archéologie
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Rennes 2

Résumé

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Recherches sur la création en Bretagne du début du vingtième siècle aux années cinquante, au travers de l'étude monographique de l'oeuvre du sculpteur René Quillivic. Né dans un milieu populaire, il accède à l'école des beaux-arts de Paris grâce au soutien d'un politique régional. Devenu dès le début de sa carrière, spécialiste des monuments aux morts en Bretagne, il sait conjuguer savoir-faire académique, réalisme et inspiration régionaliste. En 1925, comme J. J. Lemordant et les Seiz Breur, mais en toute indépendance, il participe à l'affirmation d'une création bretonne originale, en céramique, comme M. Méheut, à Quimper, ainsi qu'en gravure sur bois. Son succès se ralentissant nettement à partir de 1937 dans les milieux parisiens, l'artiste se tourne davantage vers la Bretagne. Apres la seconde guerre mondiale, il bénéficie à nouveau, mais dans une moindre mesure, de la demande commémorative. C'est à ce moment précis qu'il semble trouver une place nouvelle, celle de symbole d'une création bretonne originale. Il doit cette position privilégiée, délicate pour un artiste en activité, à une triple adéquation historique, culturelle et stylistique. Il a été à l'apogée de sa carrière entre les deux guerres, au moment même de la montée d'un renouveau culturel breton. Ses oeuvres apparaissent comme la preuve tangible que la création régionale équivaut à la création parisienne. Issu du peuple, il donne la démonstration d'un contact possible entre l'art et l'artisanat. Mais la principale adéquation est stylistique. Il répond à la demande populaire qui assimile talent et savoir-faire ressemblant, en donnant à ses sculptures les traits de modèles précis, en même temps qu'il distancie et synthétise les formes des costumes, comme l'exige l'académisme même réaliste. Ce faisceau de coïncidences est apparu clairement après la seconde guerre, au moment ou la réflexion sur l'art breton s'est faite plus urgente. Quillivic s'est alors trouvé doté du lourd statut de père de la sculpture bretonne moderne