La doctrine économique de la Ve république : formation et cohérence d'une constitution économique implicite (1958-1970)
Auteur / Autrice : | Didier Bévant |
Direction : | Jacques Le Bourva |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Mots clés
Résumé
La doctrine économique de la Cinquième République entend proposer un choix résolu en faveur de l'industrialisation à une société qui n'est pas une ''société industrielle''. Les règles du consensus nécessaire peuvent être trouvées dans une ''Constitution économique implicite''. La doctrine et l'ordre entre le politique, l’économique et le social, sont ''révélés'' par les textes de Charle de Gaulle, considéré comme le décideur public. Au-delà des facteurs contingents, des traits permanents apparaissent (rejet du malthusianisme, reforme de l'entreprise, équilibre entre agriculture et industrie, vertus des équilibres financiers, recherche d'un franc modèle). La gestion des affaires après 1958 établira une hiérarchie entre objectifs, reléguant au second plan les idées du ''laboratoire du RPF'' sur le social, au profit d'un ordre financier apparent. La Constitution économique implicite vise un difficile compromis entre ''corporations'' (modèle de Durkheim) et ''élites d’état'' (modèle de Comte). Les corporations restent ''ouvertes'' (refus du monde ouvrier) et le poids des élites déséquilibre le jeu ''constitutionnel''. Seule la croissance permet de tourner l'obstacle du ''groupe absent''. Les arguments de la fonction de préférence étatique peuvent être testés : contrainte extérieure (''logique'' au sens de Pareto), objectif d'industrialisation (moins logique : poids de l'agriculture); la fpe coïncide mal avec les fonctions privées (problèmes de la ''culture nationale'', du financement; persistance de tendances malthusiennes). La monnaie doit entretenir un consensus que la constitution économique ne réalise qu'en surface. Un modèle inspire de Proudhon montre que les faits stylises représentatifs de l’économie française ne sont compatibles, en évolution, avec le consensus, que si l’État intervient. Les pratiques ont cherche à concilier ''monnaie du consensus'' et ''monnaie idéale'' (mythe de l'or, ordre financier). Leur succès relatif, dans les années 1959-1973, s'est accompagné d'une inflation croissante.