Thèse soutenue

La réforme de la banque africaine de développement

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Auteur / Autrice : Mamadou Coulibaly
Direction : Emmanuel Decaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Résumé

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La banque africaine de développement (BAD) est depuis 1982 une institution internationale de financement du développement. Elle a été créée en août 1963 à Khartoum (Soudan) par trente états indépendants d’Afrique et elle vise à stimuler le développement économique et le progrès social en Afrique. Œuvre de solidarité africaine, la BAD exprimait aussi la volonté des états africains de compter d'abord sur leurs propres forces. Son capital-actions, doté initialement de 250 millions d'u. C. N'était ouvert qu'aux souscriptions des seuls états indépendants d’Afrique. Née avec des ambitions grandioses et avec des moyens financiers modestes, l'institution devait très vite se heurter au problème permanent du manque de ressources. Pour lui permettre de fonctionner dans sa forme spécifiquement africaine, les autorités de la banque avaient mis au point d’autres stratégies destinées à mobiliser de nouvelles ressources publiques et privées en faveur du développement en Afrique. L'échec de ces stratégies parallèles devait inévitablement conduire à la réforme de la BAD en 1979 pour permettre aux pays non régionaux d'en devenir membres. L'admission de ces pays a pris effet en décembre 1982 et le capital autorisé passait ainsi de 2. 385 millions d'u. C. à 5. 250 millions d'u. C. , soit 6,3 milliards de $$ US. Pour permettre aux états membres africains de conserver le contrôle de la banque, les statuts prévoient que ceux-ci devront souscrire 66,66% des actions, contre 33,33% pour les membres non régionaux. Selon ces mêmes statuts, le souscripteur ne verse que le 1/4 des actions qu'il achète, les 3 autres 1/4 constituent le capital sujet à appel. L'ouverture de la BAD aux pays non-africains a permis de fournir aux emprunteurs africains plus d'un milliard de dollars en 1985, dans le cadre du programme opérationnel 1982-86 lui-même inspiré du plan d'action de Lagos. De l'avis même de son président : "compte tenu du grand besoin du continent en ressources d'investissement, la BAD reste quand même une petite banque. . . Un milliard de dollars par an, c'est important mais pas suffisant". Le président prévoit ainsi de faire tripler le capital de la banque pour la période 1987-91, alors même que la plupart des membres africains éprouvent d'énormes difficultés à honorer leurs engagements en cours. En effet, à l'heure actuelle les impayés représentent près de 140 millions de dollars. Une augmentation de but en blanc du capital ne risquerait-elle pas de faire perdre à la BAD son caractère africain?