La céramique grecque dans la péninsule ibérique (8eme-4eme s. Av. J-C) ou l'expansion hellénique en extrême-occident
Auteur / Autrice : | Pierre Rouillard |
Direction : | François Villard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Résumé
Pour analyser la présence grecque dans la péninsule ibérique du 8eme au 4eme s. Av. J-c, l'étude de la céramique grecque importée constitue un moyen privilégie. Aussi, l'inventaire du matériel grec de 330 sites (grecs, phéniciens, indigènes) est-il propose dans une première partie. Les temps forts apparaissent clairement ; aux 8eme et 7eme s. Les importations grecques affectent la seule Andalousie côtière, et sont le fait des phéniciens et de quelques aventuriers grecs. Du 6eme au 4eme les importations grecques sont de plus en plus intenses, s'effectuent à partir de la côte orientale et de Huelva. 70% d’importations datent du 4eme s. Graphiques et cartes permettent de suivre flux et axes de pénétration. La diffusion est d'abord côtière, puis à partir de 450 av. J-c elle affecte la péninsule ibérique au sud d'une ligne Perpignan -Madrid -Lisbonne. Les importations grecques présentent des déséquilibres : Athènes fournit de 600 à 330, 97,7% des vases grecs, alors que les productions de Grèce de l'est et des iles, celles de Corinthe, de Sparte et d’Italie représentent une part infime. Les formes les plus couramment importées sont des vases du service de la table, des vases solides, facilement empilables et transportables. Les amphores commerciales sont quasi absentes (1,3% des vases grecs). Les vases grecs dans la péninsule ne constituent pas un complément de fret, mais étaient vendus pour eux-mêmes. La péninsule était en mesure de fournir outre les produits de la mine, ceux de la terre (céréales) et de la mer (saumures). Le moyen pour acquérir se perfectionne, du troc a la muette, au don, à l'échange, et les colonies grecques sont restées petites. Sont étudiées Emporion, Mainake, Rhodes, Hemeroskopeion et Alonis, que je propose de situer à santa Pola. Toutes ces colonies s'intègrent à l'environnement naturel et humain, et le rôle des indigènes explique leur mode de fonctionnement. La présence grecque, légère, a provoqué, plus qu'une acculturation, la diffusion de traits culturels grecs ; ceci est sensible plutôt au sud-est, dans l'économie, l'écriture, la céramique, l'urbanisme.