Entre le roman et l'histoire : l'esthétique de l'anecdote au XVIIIe siècle
Auteur / Autrice : | Nicole Thibault-Koza |
Direction : | Sylvain Menant |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude se consacre aux œuvres du dix-huitième siècle portant explicitement le titre : anecdote (s). Elle se veut à la fois diachronique et analytique, et explore ainsi une centaine d'ouvrages. On y présente d'abord une typologie des diverses figures revêtues par ce genre mineur, néanmoins valorise par l'ampleur de son succès commercial. Devant ce foisonnement des limites ont été imposées a la recherche critique : elle a été plus particulièrement orientée sur les recueils exploitant des sujets historiques. Cette littérature de divertissement, en effet, privilégie la narration historique, et l'accommode à une prose d'imagination. On en expose les sources et on définit le contexte dans lequel elle s'inscrit. Se dégage alors une poétique du genre restée longtemps informulée. Pour l'essentiel, l'histoire y est le plus souvent réduite à l'état d'ornement, et doit se soumettre aux arrangements romanesques. L’anecdote littéraire, très proche aussi de la tragédie, nous montre les ressorts dramatiques de l'histoire. En dépit de ses conventions et de son aspect composite, ce genre révèle combien il est propre à ''plaire et instruire'' : ses histoires secrètes et galantes, ses portraits de princes et de rois, sa peinture de la cour ne répondent pas aux exigences de la vérité historique, mais à celles de la satire et de la morale. Au fil du siècle il s'est de plus en plus apparent au conte moral. Grâce à la caution du vécu l'anecdote littéraire a temporairement rendu au roman sa vraisemblance et ses valeurs morales. L’étude de sa réception aboutit à un double constat : elle satisfait la curiosité des lecteurs, tout comme leur goût du scandaleux, mais on lui reproche ses trahisons de l’Histoire. Ainsi s’explique son caractère éphémère.