La loi de la baisse tendancielle du taux de profit
Auteur / Autrice : | Christian Lagarde |
Direction : | Jacques Valier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse examine les arguments pour et contre la loi de la baisse tendancielle du taux de profit développés dans la littérature économique. Elle propose une solution dynamique au problème de la transformation. Les approches dynamiques (diachroniques) de la valeur et du prix de production constituent l'outil adéquat pour analyser cette loi ; cela n'est pas le cas des prix de production néoricardiens ou des valeurs synchroniques. L’augmentation de la composition organique du capital est établie à partir de la connexion entre la nécessité d'accumuler la plus-value et la limite que la population oppose à la transformation de la plus-value en capital variable additionnel. La majeure partie de la plus-value ne peut s'accumuler que sous forme de capital constant. La structure concurrentielle du capitalisme implique une tendance au développement accéléré des forces productives qui constitue la modalité de la hausse de la composition organique. Cette hausse se traduit par une baisse du taux de profit qui va de pair avec une augmentation du taux de rendement physique du système. Les prix néoricardiens (et les valeurs synchroniques) mesurent ce dernier ; on ne peut retenir leur invalidation de la loi (notamment le théorème d'Okishio) puisque leur démonstration ne porte pas sur le taux de profit. Un modèle dynamique d'accumulation de la plus-value montre que même lorsque le taux de la plus-value tend vers l'infini, le taux de profit tend vers zéro. En raison du comportement interactif de maximisation du profit, la dévalorisation ne peut atteindre une ampleur significative qu’à l’ occasion des crises de suraccumulation. Les transformations du capitalisme (modification des formes de la concurrence, intervention de l'état) ne neutralisent pas cette loi. La loi produit la nécessaire répétition des crises, elle ne signifie pas une baisse graduelle, irréversible, du taux de profit.