Le culte de Déméter dans le Péloponnèse : étude numismatique et iconographique
Auteur / Autrice : | Catherine Grandjean |
Direction : | Lilly Kahil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Il ressort de l'examen des émissions frappées a Messène, Hermioné, Phénéos, Pale, Thelpousa, Corinthe, Tégée, Caphyai, entre le Ve et le IIe (?) siècles avant j-c, qu'il est très difficile de distinguer Déméter de Koré-Perséphone : les attributs des deux déesses sont généralement les mêmes (une couronne de blé et, parfois une torche) et toutes deux arborent un visage juvénile. Il n'est pas sûr que l’épi de blé mûr soit un attribut spécifique de Déméter et que le blé vert appartienne à Koré, car cette idée repose sur une interprétation allégorique de l'hymne homérique à Déméter, que contredit le monnayage de Phénéos. Les graveurs monétaires se sont inspires surtout d'œuvres de la statuaire et de la numismatique péloponnésiennes (mais furent probablement influences aussi par des monnaies de Syracuse et de l'amphictionie delphique). Ils se souciaient peu que leur source d'inspiration figure une Héra, une reine ou une brise cavalière et la transformaient en Déméter ou en Koré-Perséphone en lui adjoignant seulement une couronne de blé, sans modifier autrement le type. Les autorités monétaires du Péloponnèse ont manifesté un grand conservatisme dans leurs représentations des déesses (les Déméter des monnaies frappées pendant près de deux siècles par Messène et Hermione varient peu) et se sont attachées a deux traits iconographiques seulement (le visage juvénile et la couronne de blé), qui se retrouvent sur presque toutes les représentations de la déesse et de sa fille.