Du village à la banlieue : l'évolution des villages Lebou du rivage méridional de Dakar
Auteur / Autrice : | Papa Demba Fall |
Direction : | Marc Pain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Les lébou du Sénégal constituent une communauté originale en milieu urbain. Ceux qui vivent dans les villages du sud appartiennent certes aux maitres historiques de la presqu'ile du cap vert mais leur poids politique est moindre en raison de leur implantation tardive. En effet, le terme lébou -qui est une création coloniale- ne désigne pas un groupe mais une entité sociale fondée sur une parenté supposée. On peut alors en parler comme une tribu ayant bien des points communs dont on retiendra essentiellement l'orgueil et l'hostilité à l'égard des autres. Outre la formation d'un espace hybride, la croissance périphérique de Dakar fait apparaitre une urbanisation à deux vitesses ou se distinguent deux catégories de banlieusards : d'un côté, les autochtones qui refusent le progrès en ligne droite, de l'autre, les ''néo-citadins'' qui cherchent par tous les moyens à réussir leur aventure urbaine. Cette situation explique en partie le grand nombre d'occasions manquées par les lebou. Ces paradoxes ou énigmes peuvent être appréciés à travers trois exemples : - le déclin des activités traditionnelles essentiellement lié au ''refus'' d'investir alors que l'expansion urbaine crée un marché potentiel, - le mauvais usage des capitaux tirés de la vente des terres, - la faiblesse de la représentation lébou dans les activités nouvelles comme l'industrie. On s'étonne alors de voir que les lebou continuent à jouir d'une relative influence malgré leur faible poids économique. Ils le doivent essentiellement à leurs ''parents'' de Dakar, mais on note ça et la, une remise en cause de l'hégémonie d'antan avec notamment la superposition d'un pouvoir politique d'état au pouvoir politique traditionnel. L'anthropologie du quotidien et l'apprentissage urbain font découvrir toute l'africanité de la ville qui s'exprime à travers les multiples réponses populaires à la sous-intégration et ou à la misère urbaine :''système d'',''micro-géo-strategies''. L'aménagement qui doit avoir pour objectif de réduire la ville à la société et non l'inverse apparait alors comme une entreprise commune à laquelle doivent être associées les populations qui ont une perception propre de leur espace.