Des pionniers méconnus de l'indépendance : africains, antillais et luttes anti-colonialistes dans la France de l'entre-deux-guerres (1919-1939)
Auteur / Autrice : | Olivier Sagna |
Direction : | Catherine Coquery-Vidrovitch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dès la fin de la guerre de 14-18, les africains et les antillais présents en France se sont lancés dans les luttes anti-colonialistes mises à l'ordre du jour par les déclarations de W. Wilson et des bolcheviks sur le droit des peuples a disposer d'eux-mêmes et l'action des pères du panafricanisme, Marcus Garvey et w. E. B. Du bois. Etroitement surveillés par la police mais épaulé par une partie de la gauche, divers courants anti-colonialistes voient alors le jour. Durant la période 1920-1924, les partisans de l'assimilation qui revendiquent l'octroi de la citoyenneté française a tous les sujets de l'empire colonial, sont les plus présents. Puis, l'anti-colonialisme radical développé par le P. C. F. Et l'union inter coloniale, qui regroupe des originaires de toutes les colonies, devient assez populaire parmi les colonises. Cependant, suite a des frictions entre le P. C. F. Et les colonisés et au désir de l'internationale communiste de voir se développer des partis nationaux révolutionnaires, l'U. I. C. Se scinde en plusieurs organisations dont le comite de défense de la race nègre. Rassemblant les partisans de l'assimilation comme ceux de l'indépendance, il éclate en 1927 pour donner naissance a la ligue de défense de la race nègre qui éclatera elle-même plus tard, engendrant la création de l'union des travailleurs nègres. A partir de 1933, le mouvement anti-colonialiste nègre entamera son déclin, entrecoupe de brefs sursauts lors de la campagne de soutien à l'Ethiopie et sous le front populaire, pour disparaitre a la veille de la seconde guerre mondiale. Encore peu connu, ce mouvement remet en cause la chronologie et la typologie communément admise de la lutte pour l'indépendance menée par les africains sous domination française. Ramenant le point de départ de la lutte politique pour l'indépendance aux années 20, niant a la négritude le caractère de temps faible de la progression dialectique, il éclaire par ailleurs d'un jour nouveau les relations entre les africains francophones et le panafricanisme ainsi qu'avec le P. C. F. Et la 3eme I. C.