La représentation de Concordia dans l'art romain
Auteur / Autrice : | Sylvie Baudemont Guénaire |
Direction : | Gilbert Charles-Picard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Art et archéologie |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Notion née avec Rome, mais empruntant certains de ses traits à l'idée grecque d'homonoia, l'idée de Concorde fut véritablement mise en avant sous la république. Au sens étymologique d' ''harmonie des cœurs'', on préfère alors celui plus politique d'unions de factions ou de chefs pour accéder au pouvoir ou faire cesser les guerres civiles ou extérieures. Cette notion, proche de celles de fides, pax ou felicitas, est bientôt divinisée et reçoit une image que développe d'abord la numismatique : c'est celle d'un visage féminin laure ou voile. C'est sous l'empire, toutefois, que l'histoire de la Concorde et de ses représentations connut son plus grand essor ; ce sont avant tout les monnaies qui nous les font connaitre, parfois les monuments sculptes, moins souvent la peinture et la glyptique. Des lors, se distinguent les deux grands sens de la concorde qu'illustrent des représentations différentes : - la Concorde, vertu divine, inhérente à l'empereur, puis à son épouse, dont ils dispensent les bienfaits ; c'est le type sacrifiant de la Concorde tenant patère et cornucopia, ou parfois d'autres attributs, quand on veut rattacher l'idée de concorde à celles de l'espoir, de la paix, de la félicité, de la victoire etc. . . - la concorde, entente humaine qu'il faut être deux pour réaliser et que représente le serrement de mains entre deux personnages ou l'image symbolique de deux mains droites jointes. Toutes ces représentations qui peuvent aussi bien toucher aux domaines politique, familial ou militaire se combinent souvent entre elles et s'enrichissent de multiples détails pour donner de cette notion une image complexe et vivante. Présentes tout au long de l'histoire romaine avant d'être récupérées, après la tétrarchie, par l'idéologie chrétienne, elles illustrent ainsi certains aspects de la politique et de la mentalité romaines.