Les visages de Djibouti à travers les récits de voyage
Auteur / Autrice : | Marie-Christine Aubry |
Direction : | Jeanne-Lydie Goré |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études africaines |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'ancienne colonie française, apellée depuis 1977 République de Djibouti, a longtemps été en marge de l'histoire et reste méconnue : le premier témoignage écrit d'un étranger date de 1708, et le second de 1841 seulement, avec Charles Rochet d'Hericourt. Les voyageurs - presque tous francophones - explorateurs, commerçants, fonctionnaires ou simples touristes, qui se sont succédés, de plus en plus nombreux depuis un siècle et demi, ont laissé plusieurs centaines d'ouvrages divers, souvent difficiles à trouver (articles,récits ou chroniques, souvenirs anecdotiques, romans en petit nombre) qui présentent des traits communs : rares sont les oeuvres exclusivement consacrées à Djibouti, qui reste un lieu de passage vers l'Ethiopie, l'Arabie ou les ports de l'océan Indien ; très nombreuses, par contre, sont les oeuvres, parfois de simples fragments, ou Djibouti est décrit comme une terre de stérilité, de mort et de barbarie (I - voyages et voyageurs). Les conditions de voyage du XIXe siècle, très aléatoires et dangereuses, peuvent expliquer en partie cette vision calamiteuse, qui porte sur les paysages autant que sur les populations et les genres de vie (II - choses vues). Mais très vite, les images se sont figées en stéréotypes. Souvent déprécié jusqu'à passer pour l'antichambre de l'enfer ; parfois idéalisé par les aventuriers, les naturistes et les mystiques ; toujours dénaturé par les procédés habituels de la caricature (l'outrance, la schématisation et l'assimilation), Djibouti sert de support aux fantasmes des étrangers. Sans doute, les Djiboutiens sont-ils les seuls à pouvoir définir et dévoiler leur authenticité, s'ils le veulent. Cependant, le regard de l'étranger, si partiel et partial soit-il, ne pourra être délibérément ignoré.