Thèse soutenue

Une académie savante au 19ème siecle : la société d'archéologie d'Avranches (Manche) (1835-1890)

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Auteur / Autrice : Bernard Humbaire
Direction : Maurice Agulhon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Née de la double volonté, nationale avec Guizot et normande avec de Caumont, de créer des associations savantes sur tout le territoire, la société d'archéologie d'Avranches est fondeé en 1835. Dotée de statuts, d'un musée et d'un journal local qui rend compte de ses activités, l'académie croit sous son premier président: G. De Clinchamp (1835-1844). Mangon-Delalande, qui lui succède (18441845), structure la société: nouveaux statuts et nom, publication de bulletin et création d'une séance publique annuelle. Pendant le second mandat de De Clinchamp (1845-1861), la société, surtout a partir du second empire et du fait, semble-t-il, de problèmes d'ordre politique, stagne. Sous la présidence de A. M. Laisne (1861-1880), l'académie connait des années difficiles. Les contacts avec les autres sociétés savantes s'interrompent, les membres ne renouvellent pas leur cotisation (10f an), les réunions de la Sorbonne n'attirant que le seul Laisne. A la mort de ce dernier, E. Le Hericher est élu président. Jusqu'en 1890, il donne à l'association un nouvel élan. Connu depuis longtemps du monde savant par ses travaux d'histoire, d'archéologie et surtout de philologie, il attire quantité de membres. Il crée la revue de l'Avranchin, publication trimestrielle qu'il rédige lui-même et inaugure un musée lapidaire. D'autre part, il se dépense sans compter pour développer les contacts entre l'académie et le monde cultive français et étranger. Son décès entrainera le départ de maints sociétaires et le déclin progressif de l'association. Ayant un nombre illimité de membres, la société en compte 33 en 1836, prés de 150 en 1840, 1856 et 1873, moins de 100 fin 1879 et quelques 700 en 1889. Les fonctionnaires civils et les membres des professions libérales sont majoritaires parmi les titulaires (présence importante de propriétaires rentiers sous la monarchie de juillet) et les correspondants. Ces derniers résident surtout en Normandie, Bretagne et à Paris. Le bureau, ou les enseignants du Collège dominent, associe les représentants de l'Etat (sous-préfet) et de la ville (maire) à ses travaux ; il garde avec eux, subventions obligent, de bons contacts. Si le musée s'enrichit de nombreux objets d'art, l'académie publie peu : 4 volumes de mémoires jusqu'en 1880 (5 de mieux sous Le Hericher) ; l'archéologie, l'histoire, la littérature et la philologie y sont les thèmes principaux abordes. Cherchent a toujours présenter le visage d'un groupe uni à l'extérieur, la société n'en a pas moins connu des divergences d'ordre politique qui, perçant ici et là, montrent la fragilité d'une association ou la personnalité du seul président joue à plein dans l'évolution de l'académie.