Thèse soutenue

Recherches sur Orose historien : sources et méthodes de compositions des "Histoires"

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Auteur / Autrice : Marie-Pierre Arnaud-Lindet
Direction : Joël Le Gall
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Résumé

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Le prêtre Orose auquel une tradition postérieure a attribué le prénom Paul, est né à une date inconnue qui se situe entre 374 et 384. Son appartenance au clergé de Braga dans la province de Gallécie conduit à lui donner une origine espagnole, bien que son nom "Orosius" n'appartienne pas au domaine latin et n'ait jamais été porté auparavant ; il est possible qu'il soit venu de Bretagne après avoir été un temps prisonnier des Scots. Le surnom que certains lui ont attribué : Ormesta, n'est pas un anthroponyme mais un élément du sous-titre breton de son œuvre principale : les histoires, et est l'équivalent du latin excidium. L'étude sur Orose historien qui constitue la première partie de cette thèse se fonde sur une nouvelle Edition critique du texte des histoires, rendue nécessaire par l'ancienneté et les lacunes de celle de K. Zangemeister (CSEL V, 1882). Le texte a été pour la première fois traduit intégralement en français ; la traduction est accompagnée d'un commentaire et de notes. Le premier projet des histoires est né d'une demande d'Augustin qu'Orose rencontra en Afrique à la fin de 414 ; il consistait en une recherche d'arguments contre les païens, fondés sur des preuves historiques. Ce travail préparatoire fut interrompu par le voyage que fit Orose en Palestine au cours duquel il participa au Synode de Jérusalem de juillet 415. Revenu en Afrique, l'auteur procéda à la rédaction définitive des Histoires (416-417) en élargissant le cadre qui lui avait été tracé et en développant des thèses personnelles originales très différentes des idées d'Augustin et parfois en contradiction avec celles-ci. À partir d'une démarche destinée à montrer, en accord avec le Praeceptum Augustinien, que le sac de Rome par Alaric n'était que l'un des nombreux malheurs qui avaient pesé sur l'humanité et qu'il n'avait pas été causé, ou rendu possible par l'abandon du culte civique romain, Orose a posé l'existence du mal dans le monde comme la conséquence du péché originel, puis des péchés des hommes, s'est attaché à démontrer que les malheurs de l'humanité diminuaient au fur et à mesure des progrès de l'église, et a situé les invasions barbares en fonction d'une eschatologie millénariste. Il écrivit ainsi la première histoire universelle chrétienne dont les chroniques de Jules l'Africain, d’Hippolyte, d'Eusèbe et de Jérôme avaient été la préfiguration.