Sociologie de la sécurité sociale au Maroc
| Auteur / Autrice : | Fadlallah Mohammed Fellat |
| Direction : | Henri Hatzfeld |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Sociologie |
| Date : | Soutenance en 1986 |
| Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La sécurité sociale marocaine telle qu'elle est née à partir des institutions du protectorat et telle qu'elle s'est développée depuis l'indépendance (notamment à travers la réforme de 1972 et l'extension de 1981), est en fait - un peu comme en France - un assemblage d'institutions différentes dont la coordination est très faible. Ces institutions sont différentes en ce qui concerne les personnes assujetties, les prestations servies, le mode de financement et de gestion. Il s'agit de mesures fragmentaires qui ne concernent qu'une petite partie de la population et pas celle dont les besoins sont les plus importants. En fait la sécurité sociale marocaine a tendance en se calquant sur les institutions des pays développés à ne prendre en compte que les travailleurs et les groupes qui se trouvent dans des conditions comparables à celles des pays développés. Les problèmes des besoins du reste de la population qui est majoritaire sont mal pris en compte. La sécurité sociale au Maroc ne peut pas s'entendre comme on a pris l'habitude de le faire en occident. La protection sociale s'affirme être au Maroc actuellement et essentiellement le problème de l'emploi et de la santé avant que d'être celui de l'amélioration, la défense d'un système. Il est un système à inventer. Et les difficultés présentes du système de sécurité sociale laissent à penser, que, si son extension doit être différée c'est que le problème de la protection sociale n'a pas tenu compte des conditions de possibilités spécifiquement marocaines. La sociologie de la sécurité sociale marocaine doit pour définir la sécurité sociale prendre en compte les conditions de possibilités de cette sécurité sociale. Toute étude, tout programme qui passerait outre les facteurs institutionnels (formes traditionnelles d'aide et d'intervention), l'action sociale des ministères (affaires sociales, santé publique, promotion nationale), et des collectivités locales, qui oublierait le facteur démographique et celui de la structure sociale, qui ne ferait pas une place au facteur économique (financement, chômage et sous-emploi) serait au Maroc nécessairement incomplet. En fin de compte une sociologie de la protection sociale au Maroc doit être comprise, ce serait son premier apport en terme de stratégie : concevoir une stratégie c'est confronter les objectifs aux contraintes du réel. Son deuxième apport serait ensuite tactique au sens où celui-ci est : exécution au plan local en tenant compte des circonstances.