Le pas vers l'au-delà : la quête initiatique chez Yves Bonnefoy
Auteur / Autrice : | Jeong-Ran Seo |
Direction : | Simone Vierne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) |
Résumé
Yves bonnefoy manifeste le souci religieux par son ecriture. Surtout, son obsession de la mort, le souci pour l'autre vie qui est nomme par lui l'''arriere-pays'', et l'aspiration au ''sacre'' nous fait appeler ce poete ''religieux''. Le thematique de sa poesie montre une affinite avec celui des rites initiatiques qui visent la mutation ontologique par un certain rite de ''passage''. Les candidats acquierent une autre vie par l'epreuve qui symbolise la mort de l'ancien moi-la vie terrestre. La tentative de degager la vraie vie par la resignation de la mort reelle qui fournit aux poemes de bonnefoy une tres lourde ambiance, nous semble nettement initiatique. Le poete accede aux themes initiatiques par l'acte poetique qui a pour lui meme signification que l'aspiration religieuse. A travers le symbolisme tres riche de la quete poetique, bonnefoy temoigne de l'aspiration a l'absolu que l'humaingarde depuis l'aube de son existence sur la terre. Mais bonnefoy differe des autres mystiques qui se caracterise par la passion exclusive pour dieu, la vie extra-terrestre. Il insiste que la transcendance doit etre realisee dans cette vie. Son souci est double : celui pour la realisation de mode de vie absolue symbolise par l'arriere-pays, et le souci pour la terre telle qu'elle est. Par cette caracteristique de la ''double postulation'' d'origine baudelairienne, ses poemes montrent une tres grande sincerite. C'est la tension ou le conflit entre l'arriere-pays et la terre qui sous-tend la quete poetique de bonnefoy. La quete reste donc inachevee ; mais c'est plutot grace a cette fin ''rompue'' que sa poesie cree un univers original et donne une identite au poete, celle d'un ''passeur'' qui n'abandonne ni l'un ni l'autre, dialectisant les deux poles par le procede de ''denegation''. La tension ou la dechirure est bien la raison d'etre d'un poete qui ne s'endort pas, qu'est bonnefoy.