Le Solidarisme au XIXe siècle : recherche d'une politique positive
Auteur / Autrice : | Christiane Rumillat |
Direction : | Yves Schemeil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Université Pierre Mendès France (Grenoble, Isère, France ; 1990-2015) |
Résumé
Cette these traite de la maniere dont un courant philosophique, le positivisme, et une tradition politique republicaine et solidariste, s'articulent dans un corps de doctrines qui deviendra, sous la iiie republique, une maniere de philosophie officielle. Ideologie politiquement molle mais culturellement dominante, le solidarisme se caracterise par une problematique du trait d'union, de la synthese, tournee vers la recherche d'une reponse positive, au sens comtien, a la ''question sociale''. Muries au sein des loges maconniques durant le second empire, les idees solidaristes sont riches d'un certain humanisme scientiste dont les themes-phares-education de la democratie, republique sociale, meritocratie. . . - ont fourni a toute une generation du radicalisme francais le fondement axiologique d'une morale scientifique justifiant un militantisme ou les concepts tien- nent lieu de normes. A la fin du xixe siecle, un homme politique radical, leon bourgeois, tente de systematiser les idees solidaristes en une doctrine juridico- morale: le solidarisme. Cette doctrine sert un moment de point de ral- liement a tous les esprits progressistes, republicains et anticleri- caux epris de justice sociale pour autant que celle-ci puisse consoli- der efficacement la republique nouvellement menacee par le socialisme. A cette menace, la theorie du quasi-contrat et celle de la dette sociale, le droit social et la cooperation sont une reponse qui fait apparaitre la societe civile comme echange de services. A la faveur de la sociologie, le solidarisme se donne alors comme un systeme de professions organisees en un etat de services publics federes, dit corporatisme republicain, qui aurait la vertu de ne pas tomber dans le travers d'un pouvoir autoritaire, ni dans celui d'un etat-providence dit collectiviste.