L'altérite et l'image de la femme à travers la symbolique et les textes gnostiques
Auteur / Autrice : | Michel Barat |
Direction : | Jean Brun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1986 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En suivant la méthode phénoménologique inaugurée dans ce domaine par Hans Jonas, la gnose se définit comme un dualisme radical opposant le monde divin et ses émanations ou plérome au monde matériel et crée. Le premier est monde de plénitude, le second monde de déficience. La venue à l'être du monde sensible, qui n'est en fait que venue à l'illusion d'être, est la conséquence de la chute hors du plérome du dernier éon, Sophia, entité féminine. Ainsi les textes présentent une image double de la femme, comme corruptrice à l'origine de la déficience, et salvatrice, comme trace de la lumière du plérome dans le chaos du monde sensible. Apres avoir inscrit l'étude dans une perspective philosophique, la première partie de la recherche examine l'image de la femme comme la marque symbolique d'une faille ontologique, la seconde s'attache à étudier les conséquences éthiques de cette image dans le cadre de l'encratisme ou de la licence des sectes gnostiques. Enfin la troisième partie montre que les textes gnostiques et plus particulièrement l'usage qu'ils font de l'image de la femme donnent naissance à une poésie de la faille. Il s'avère alors que la femme non pas comme idole mais icone joue le rôle d'un ''métabole'' de la césure au cœur de tout homme en tant qu'il est partage entre éros et agape. Que la contradiction interne qui habite l'image ne soit jamais surmontée ouvre une béance d'où nait la possibilité du dire poétique. Ainsi la femme apparait comme l'image d'une altérite tendant à l'identité sans y parvenir. Son double visage est celui du jeu du même et de l'autre.