Le lobe antennaire des insectes : son organisation glomurélaire invariante, ses variations sexuelles et son développement postembryonnaire : étude morphométrique chez une blatte, une noctuelle et une piéride
Auteur / Autrice : | Jean-Pierre Rospars |
Direction : | Jacques Lecomte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie, biologie, biochimie |
Date : | Soutenance en 1985 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) |
Jury : | Président / Présidente : Joseph Bergerard |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Lecomte, Joseph Bergerard, Jürgen Boeckh, Jean Génermont, André Holley, Claudine Masson |
Mots clés
Résumé
L’information sensorielle, essentiellement olfactive, recueillie par l’antenne des insectes est initialement codée par plusieurs milliers de neurorécepteurs qui se projettent dans une région bien délimitée du cerveau, le lobe antennaire. Là, elle est triée et condensée sur quelques centaines de neurones cérébraux au niveau de complexes synaptiques, les glomérules. Ce travail montre que ces glomérules, petites sphères de neuropile dense, sont des unités identifiables d’un point de vue morphologique, morphométrique et ontogénétique. Le nombre de glomérules par lobe est constant chez les adultes des espèces étudiées, la blatte Blaberus craniifer (106 ± 1), et le Lépidoptère Mamestra brassicae (67 ± 1). L’analyse morphologique montre que leurs positions relatives sont conservées chez Blaberus et Mamestra ce qui permet de déterminer les glomérules homologues entre lobes d’un même individu et d’individus distincts. Certains glomérules peuvent même être directement identifiés d’après leurs caractéristiques anatomiques propres. L’analyse morphométrique, effectuée suivant des méthodes originales, montre que les glomérules homologues ont même dimension et même position spatiale. Ceci permet d‘établir une cartographie précise des lobes et d’identifier les glomérules par un algorithme automatique. Cependant chez le papillon diurne Pieris brassicae les lobes antennaires sont moins développés et l’organisation glomérulaire est moins rigoureuse. Chez Blaberus et Mamestra dont les mâles sont attirés vers les femelles par une phéromone sexuelle il existe respectivement 1 et 2 glomérules beaucoup plus volumineux chez le mâle que chez la femelle. Chez Pieris dont le rapprochement des sexes est à déterminisme visuel il n’y a pas de macroglomérule. D’autres variations sexuelles moins spectaculaires sont décrites. Au cours du développement postembryonnaire de Blaberus le nombre de neurones (environ 350) et de glomérules des lobes demeure constant. Par contre le nombre de neurorécepteurs antennaires augmente fortement : il en résulte une croissance exponentielle de la taille des glomérules. Chacun d’eux croît à un taux qui lui est propre. En conséquence, l’organisation glomérulaire, établie dès le premier stade et invariante à chaque stade, se modifie légèrement au cours du temps. Le glomérule sexuel, dont la croissance est très rapide, ne devient dimorphique qu’au moment de la mue imaginale. Les glomérules à croissance très lente et très rapide sont localisés en 3 zones spatialement distinctes. Ceci suggère que les neurorécepteurs de même type (peut être de même modalité) se projettent dans les glomérules de manière spécifique suivant un principe de proximité spatiale.