Structure et minéralisation des ostéodermes chez deux Gekkonidés : Tarentola mauritanica (Linne, 1758) et Tarentola neglecta (Strauch, 1887), Squamates
Auteur / Autrice : | Virginie Levrat-Calviac |
Direction : | Louise Zylberberg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie animale |
Date : | Soutenance en 1985 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La mise en oeuvre des techniques actuelles de l'anatomie microscopique (microscopie photonique, microscopie électronique à balayage et à trasmission, marquage vital, microanalyse) a apporté des précisions sur la structure des ostéodermes de deux Gekkonidés : Tarentola mauritanica et Tarentola neglecta. Les ostéodermes sont caractérisés par la présence de deux types de minéralisation qui correspondent à l'existence de deux matrices organiques différant par leur aspect et leurs caractères histochimiques. L'une, formée par des fibrilles de collagène orientant le dépôt des cristaux essentiellement constitués d'hydroxyapatite, induit une minéralisation de type inotropique. Dans l'autre matrice, de nature microfibrillaire, les cristaux sont organisés en globules ; la minéralisation est donc de type sphérique. Dans les ostéodermes, la répartition de ces deux matrices semble être en relation avec l'organisation du derme avoisinant. La partie basale insérée dans le derme dense est essentiellement constituée, comme ce dernier, par des faisceaux de fibrilles de collagène, alors que la partie superficielle, située dans le derme lâche, est traversée par des faisceaux de collagène plus rares, issus de la partie basale et reliant l'ostéoderme au derme sus-jacent. L'espace entre ces faisceaux de collagène est rempli par la matrice microfibrillaire. De ce fait, les deux types de minéralisation : inotropique et sphéritique coexistent à la surface de l'ostéoderme. Les ostéodermes semblent être formés par métaplasie osseuse du derme préexistant. Malgré ce mode de formation commun, les ostéodermes de Tarentola mauritanica et Tarentola neglecta présentent des différences de structure liées à des modes de croissance distincts. L'étude comparée des ostéodermes de ces deux espèces met donc en évidence, à l'intérieur d'un même genre, la diversité que peuvent présenter les ostéodermes chez des Reptiles. Cette variété de structure est un argument en faveur de l'apparition indépendante et répétée des ostéodermes des Reptiles. Elle plaide aussi en faveur d'une origine secondaire qui serait l'expression de la potentialité conservée par le derme, de former des structures minéralisées, en réponse à des contraintes imposées par l'adaptation des organismes à des situations écologiques diverses, adaptation qu'il conviendrait d'analyser en détail pour chaque espèce.