Une question de bon sens ? Perturbateurs endocriniens et prévention individuelle : analyse critique d'un instrument d'action symbolique
| Auteur / Autrice : | Yohann Garcia |
| Direction : | Claire Oger, Benjamin Ferron |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Sciences de l'Information et de la Communication |
| Date : | Soutenance le 15/11/2024 |
| Etablissement(s) : | Paris 12 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude des discours, images, textes, écrits et communications (Créteil) - Centre d'étude des discours, images, textes, écrits et communications (Créteil) |
| Jury : | Président / Présidente : Simona De Iulio |
| Examinateurs / Examinatrices : Claire Oger, Benjamin Ferron, Simona De Iulio, Caroline Ollivier-Yaniv, Norah MacKendrick | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Romeyer, Emmanuel Henry |
Mots clés
Résumé
Cette thèse examine les mesures de prévention visant à réduire l'exposition aux perturbateurs endocriniens par des pratiques individuelles, alors même que ces substances sont omniprésentes dans l'environnement et donc difficilement évitables. Mobilisant les sciences de l'information-communication, la sociologie et la science politique, elle s'appuie sur une enquête qualitative (entretiens et observations ethnographiques, analyses d'archives...). La thèse retrace d'abord les étapes de construction du problème depuis les années 1990 et montre comment les dispositifs internationaux et supranationaux de gestion des substances chimiques influencent les politiques publiques françaises. Les mesures basées sur la prévention individuelle et l'information-communication deviennent les plus consensuelles, quand d'autres mécanismes comme l'interdiction ou le contrôle du marché sont plus incertains. Ensuite, la thèse analyse la mise en oeuvre de la prévention, qui se focalise sur le gouvernement des corps et des conduites des femmes et participe ainsi à la reproduction des inégalités de genre et de classe. Cette recherche met ainsi en lumière les rapports de force sociohistoriques qui président à la définition des politiques publiques et les conditions de leur mise en oeuvre et de leur appropriation. Se prémunir des perturbateurs endocriniens n'est pas (qu')une question de « bon sens ». À l'échelle de l'État, c'est d'abord le choix politique d'en faire un instrument de gouvernement privilégié. À l'échelle individuelle, c'est une pratique inégalement distribuée qui requiert des dispositions sociales spécifiques.