Sur la piste d’Ebola : quêtes des origines du virus dans le nord-est de la RDC
Auteur / Autrice : | Jules Villa |
Direction : | Guillaume Lachenal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 21/05/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sciences Po Médialab (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Tamara Giles-Vernick |
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Lachenal, Charlotte Brives, Frédéric Keck, Nancy Rose Hunt, David Dumoulin Kervran | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Charlotte Brives, Frédéric Keck |
Mots clés
Résumé
Cette thèse peut être lue comme une enquête sur des enquêtes. Elle s’intéresse aux différentes investigations conduites sur l’origine du virus Ebola entreprises par des communautés enquêtrices : scientifiques, cliniciens locaux, autorités sanitaires, administratives ou religieuses, patients affectés. Au cours d’une enquête ethnographique de neuf mois, je me suis également intéressé à cette question des origines en tentant de la formuler pour qu’elle soit porteuse de sens pour les sciences sociales. Cette thèse est structurée en trois parties. La première explore les potentialités critiques ouvertes par des récits populaires de l’émergence d’Ebola et dialogue avec l’anthropologie politique de la santé globale. La deuxième partie investigue la production de science et d’ignorance sur Ebola dans une perspective de STS. La troisième partie s’intéresse à l’histoire environnementale de territoires de l’émergence pour écrire de nouveaux récits épidémiques attentifs aux riches matériaux historiques, écologiques, et politiques trop souvent écrasés par la raison épidémiologique ou virologique. Cette thèse examine les différentes manières dont certains signes sont intégrés au dossier des preuves scientifiques quand d’autres restent dans l’ombre et ne viennent pas à être considérés comme pertinents pour renseigner sur l’écologie du virus Ebola. Elle donne ainsi à voir les conséquences pratiques du privilège épistémique dont jouissent certaines méthodes, notamment de description moléculaire, par rapport à d’autres, fondées sur des enquêtes de terrain et attentives aux multiples relations entre les vivants.