Thèse soutenue

Henry de Montherlant contre la décadence. La Tour et l’Épée

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Auteur / Autrice : Pierre Damamme
Direction : Jean-François Louette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 08/12/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Doumet
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Bridet
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Francois Domenget, Jean-Michel Wittmann

Résumé

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Comme nombre écrivains de sa génération, Henry de Montherlant s’est « trouvé devant un fait écrasant : la décadence », pour reprendre une formule de Pierre Drieu la Rochelle (préface de Gilles, pour l’édition de 1942). Le sentiment de décadence explique en effet bien des récriminations de l’écrivain. On comprend mieux sous cet angle le sinistre état des lieux qu’il dresse. Comme elle détermine des modalités d’écriture spécifiques, la décadence permet également d’interroger le style d’un écrivain dont on a souvent questionné la morale, mais trop peu l’esthétique. La décadence se combat en effet sur un front stylistique aussi bien qu’idéologique. C’est à l’émergence d’un nouveau rapport au monde, enfin, que mène le questionnement sur la décadence. Montherlant s’éloigne alors des perspectives déclinistes pour inscrire la décadence au cœur même de la vie, dans une perspective nietzschéenne. Qu’on l’envisage comme un « fait d’imagination » (Pierre Citti), comme projet stylistique ou comme concept philosophique, la décadence aide en fin de compte à mieux situer l’auteur dans son époque en faisant dialoguer ses écrits avec ceux d’autres écrivains contemporains. Si Montherlant s’est voulu homme d’un autre temps, « chevalier » égaré dans la modernité, on peut voir en effet que l’idée de décadence le rattache à son époque. L’étude de la décadence permet finalement aussi de mieux mettre en valeur les failles d’une œuvre qu’on a trop souvent analysée comme un « système » monolithique et les fragilités d’un personnage pas toujours dupe des mythes qu’il édifiait d’un côté (aedificabo) pour les saborder de l’autre (et destruam).