La création à l'épreuve des guerres et de leurs effets : quelques aspects de l'art contemporain libanais
Auteur / Autrice : | Sirīn Fattūḥ |
Direction : | Richard Conte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques |
Date : | Soutenance le 14/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut ACTE (Paris ; 2012-...) |
Jury : | Président / Présidente : Françoise Parfait |
Examinateurs / Examinatrices : Richard Conte, Joana Hadjithomas | |
Rapporteur / Rapporteuse : Catherine Grenier, Nayla Tamraz |
Résumé
Cette thèse explore les conséquences des guerres libanaises de 1975-1989 et de l’amnistie (1991) sur la production artistique de deux générations d’artistes libanais. Durant les premières années de l’après-guerre, l’amnistie institutionnelle a imposé un silence tacite chez la population libanaise, ce que les artistes de la première génération, ceux qui étaient adolescents pendant les guerres, ont contourné en interrogeant leur passé proche (celui des guerres) ainsi que leur présent, à travers leurs œuvres. Ils ont sondé leur mémoire, celle de leur pays et de ses habitants afin de déjouer les vérités officielles du pouvoir étatique. La particularité de leurs œuvres réside dans leur approche critique où les deux régimes esthétiques, celui du réel et celui du fictif, avoisinent. La deuxième génération d’artistes, qui étaient enfants pendant les guerres et dont je fais partie, ont quant à eux suivi les pas de leurs aînés en abordant dans leurs œuvres les mêmes problématiques, afin de tenter d’élucider leur passé fragmentaire, mais également pour s’en affranchir. Les œuvres des artistes de la première et deuxième génération de l’après-guerre questionnent l’histoire du Liban à travers l’utilisation de la forme du témoignage, celle du documentaire, de la narration, mais également par la fiction ou par des documents d'archives inventées. L’approche des artistes consiste à semer le doute chez leurs spectateurs par les intrusions du réel dans le fictif ou celles du fictif dans le réel.