Responsabilité sociale des entreprises et capitalisme en république populaire de Chine : quelles transformations du rapport salarial ?
Auteur / Autrice : | Clément Séhier |
Direction : | Richard Sobel, Bruno Boidin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 08/12/2015 |
Etablissement(s) : | Lille 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé) |
Mots clés
Résumé
Cette thèse interroge le rôle de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans l’évolution des conditions de travail et, plus largement, dans la dynamique de la forme du rapport salarial dans l’industrie chinoise exportatrice. La RSE est appréhendée dans une perspective institutionnaliste et replacée dans le contexte de transition de la Chine vers un système capitaliste. Depuis les années 2000, le durcissement des luttes sociales dans l’industrie incite les pouvoirs publics à élaborer des institutions plus protectrices des travailleurs. La RSE peut ainsi être appréhendée dans le prolongement de l’objectif gouvernemental de construction d’un compromis social plus favorable aux travailleurs. Nous dégageons trois types d’approches de la RSE. Chaque idéal-type est par la suite examiné au prisme d’un modèle d’analyse en termes de "potentiel régulatoire", visant à étudier la capacité de normes privées à influer sur les règles au sein des entreprises, et plus largement sur les institutions du rapport salarial. Nous montrons que l’approche "mise en conformité", la plus répandue dans l’industrie chinoise, a très largement échoué à modifier les comportements et tend à reproduire la domination des firmes multinationales dans les chaînes globales de valeur. Deux types de dispositifs moins répandus s’insèrent davantage dans les problématiques rencontrées par les acteurs. L’approche "experte" associe l’amélioration des conditions de travail à l’optimisation de l’organisation productive. Enfin, des "ONG" de défense des travailleurs du sud de la Chine et de Hong Kong développent des dispositifs de RSE « participative », visant à établir des mécanismes de négociation collective dans les ateliers.