Thèse en cours

Test des effets singuliers des radiations par faisceau laser: développement méthodologique, correlation d'injection de charge et cas d'étude dans un environnement d'accélérateur de haute énergie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mario Sacristan barbero
Direction : Frédéric Saigne
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Électronique
Date : Inscription en doctorat le 01/03/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IES - Institut d'Electronique et des Systèmes
Equipe de recherche : RADIAtions et Composants (RADIAC)

Résumé

FR  |  
EN

Les composants électroniques exposés aux radiations peuvent rencontrer différents types de défaillances transitoires, durables ou permanentes induites par l'interaction de particules ionisantes primaires ou secondaires avec les matériaux semiconducteurs. Parmi les différents effets des radiations, les effets singuliers (SEE) résultent de l'interaction d'une seule particule et incluent la corruption d'états ou de sgnaux analogiques et numériques (single-event transient, single-event upset), ainsi que le déclenchement de conditions de fort courant potentiellement destructives (single-event latchup, single-event burnout). La méthode classique dans un processus d'assurance radiation (RHA) pour évaluer la sensibilité d'un composant ou d'un système aux SEE consiste à l'exposer à un faisceau large de particules représentatives de l'environnement radiatif ciblé. Dans le cas des ions lourds, un résultat typique de ce type de test est la mesure de la section efficace du composant, représentatn sa surface sensible, en fonction du transfert d'énergie linéique (LET) des ions. Dans le cas des hadrons, (neutrons, protons, pions) qui dominent dans un environnement d'accélérateur de haute énergie, la caractérisation des SEEs est réalisées en fonction du type de particule et de son énergie, ou directement dans un environnement mixte représentatif de l'application finale en termes de spectre en énergie des particules présentes. Le test par faisceau laser est une technique de test complémentaire qui repose sur l'utilisation d'impulsions laser courte focalisées pour générer des paires électron-trou dans le semiconducteur par effet photoélectrique linéaire ou non-linéaire dans le but de reproduire la colonne de charge générée par une particule ionisante. Le test laser possède la praticité d'un test de laboratoire lors d'évaluation préliminaire de la sensibilité au SEE dans les phases amont d'un projet, et fournit une résolution spatiale et temporelle de l'injection de charge qui permet d'identifier les zones sensibles d'un composant qui doivent être corrigées pour atteindre un certain niveau de tolérance ou de durcissement aux radiations. Au sein du CERN, le groupe R2E est responsable de la fiabilité opérationnelle du complexe d'accélérateurs du CERN vis-à-vis des effets des radiations sur les équipements d'accélérateur intégrant des composants électroniques actifs exposés aux radiations. Les activités du groupe R2E couvrent tout le processus d'assurance radiations, depuis la définition des environnements radiatifs basée sur la mesure et la modélisation, jusqu'aux activités de tests aux niveaux composants et systèmes. Dans le contexte de ces missions, le groupe R2E souhaite évaluer les possibilités de la technique de test laser pour l'évaluation de la sensibilité aux effets singuliers des radiations, pour la présélection de composants avant des tests en accélérateur de particules, ainsi que pour la validation de bancs de test et de composants durcis. La technique de test par faisceau laser a d'ores et déjà démontré de très bonnes capacités dans le domaine de la conception durcie aux radiations, mais son intégration dans un processus d'assurance radiation classique pose encore des questions. En effet, le profil et l'amplitude de la distribution de charge induite par laser peuvent être estimés précisément par des modèles appropriés de l'interaction laser/semiconducteur, mais la relation entre l'énergie d'une impulsion laser et le LET d'une particule équivalente qui produirait les mêmes effets est loin d'être triviale car elle dépend de la manière dont chaque composant réagit au dépôt de charge. Les modèles actuels pour calculer le LET équivalent d'une impulsion laser sont communément basés sur un modèle simpliste, voire obsolète, de la relation entre dépôt de charge et effet sur le composant : le modèle RPP (rectangular parallelepiped). Pour les composants de technologie récente, il est connu que ce modèle fournit une description imprécise des mécanismes de collection de charge qui sont en jeu dans la génération des effets singuliers. Cette thèse étudiera tout d'abord la possibilité d'améliorer la précision de l'équivalence laser/ion et laser/hadron sur des composants commerciaux de technologie nanoélectronique récente. Différentes améliorations seront explorées pour intégrer une description plus réaliste de la relation charge/effet. Les prédictions issues de ces améliorations seront confrontées à des corrélations expérimentales de résultats issus de campagnes de test laser et de test sous particules. Un modèle opérationnel sera alors proposé pour les technologies évaluées et ses limitations seront définies. Des simulation Monte Carlo seront utilisées pour établir le lien entre une fluence de hadrons et les distributions de LET des particules secondaires produites, afin d'établir pour la première fois une corrélation entre laser et hadron en termes d'effets induits.