Thèse soutenue

Réseaux virtuels et commerces ethniques : une dynamique entre l’espace des flux et l’espace urbain

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Ines Ebilitigué
Direction : Anne Raulin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie urbaine
Date : Soutenance le 05/12/2014
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sophiapol EA 3932,laboratoire,
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Anne Raulin, Emmanuel Ma Mung, Monika Salzbrunn, Emmanuel Amougou, Claire Langlet-Scopsi
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuel Ma Mung, Monika Salzbrunn

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche traite du devenir de l’espace urbain et de ses logiques traditionnelles, dans un contexte marqué par les technologies de l’information et de la communication (TIC). Ce sujet est abordé par le prisme des commerces ethniques situés dans trois localités, parisiennes et régionales. Le regard est focalisé sur ces lieux afin de comprendre les facteurs à l’origine de la présence, en leur sein, des TIC accessibles au public. Trois hypothèses sont proposées. Il s’agit d’abord d’expliquer ce phénomène par le message des scénographies commerciales, puis par le besoin qu’éprouvent les migrants de maintenir les liens avec leurs origines culturelles et leur famille, enfin par l’appartenance des commerçants à la communauté des migrants. La méthodologie privilégie les méthodes d’enquête qualitative relevant de l’anthropologie et de la microsociologie. L’analyse des données permet de valider les hypothèses. Elle offre également la possibilité de montrer que dans une société marquée par les technologies de l’information et de la communication l’espace ne disparait pas sous le coup de la domination d’un espace en réseaux. Au contraire, l’analyse permet de souligner d’une part que l’espace urbain, avec ses logiques traditionnelles, persistent tout en s’articulant à une logique en réseaux. D’autre part, elle fait émerger la production de diverses formes spatiales. La plus significative offre à la principale clientèle la possibilité quotidienne de conserver son ancrage aux lieux urbains, tout en étant mobile et virtuellement mobile, de sortir des termes de la fracture numérique. Cette clientèle s’en trouve intégrée à la société en réseaux, dépasse la situation de double présence au pays d’origine et à la famille s’y trouvant et connaît des situations de multiples présences. Enfin, la recherche a permis de montrer que les lieux urbains et particulièrement les commerces ethniques sont des espaces de socialisation des réseaux virtuels en les situant au même niveau que les offres et services marchands, et qu’ils sont des outils dont les migrants et leur famille située à l’étranger savent se saisir pour permettre une évolution de leurs situations quotidienne et projets.