Thèse en cours

DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE ET ENGAGEMENT CITOYEN La participation comme levier?

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Auteur / Autrice : Flore Serayssol
Direction : Dominique CrozatKhedidja Mamou
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : ARCHITECTURE spécialité Aménagement
Date : Inscription en doctorat le 01/03/2022
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ART-DEV - Acteurs, Ressources et Territoires dans le Développement

Résumé

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Depuis longtemps, une partie de la société civile contemporaine française exprime une demande de faire valoir ses revendications dans le contexte d'une démocratie représentative qui peine à prendre en compte sérieusement la demande sociale. Pour pallier ce déficit, des dispositifs participatifs et d'interventions populaires (concertations, maîtrise d'usage, consultation notamment), issus d'une longue histoire évolutive des démocraties (démocratie directe, luttes ouvrières, démocratie participative, démocratie délibérative), se mettent en place. Ils ont notamment pour objectif de faciliter la prise de parole citoyenne; et concernent en particulier les domaines de l'architecture, de l'urbanisme et plus largement de l'aménagement du territoire. Malgré leur déploiement de plus en plus important, des rapports de force et tensions entre société civile et décideurs/élus/collectivités persistent toujours. Les habitants sont encore trop souvent considérés comme des consommateurs passifs, normés. De plus, la prise en compte de leurs positions et desiderata arrive souvent trop tardivement dans le projet, et qui plus est sur des éléments minimes, sans grande répercussion sur le processus décisionnel, et ce à toutes les échelles de gouvernance territoriale observées (petites villes périurbaines et métropole). La prise en compte des usagers semble davantage dépendre de stratégies politiques de marketing territorial et électoral dont les méthodes participatives deviennent a fortiori des outils rhétoriques (Processus Top-Down). En parallèle, se développe dans la société civile une demande de « mieux vivre ensemble » qui suscite la création de collectifs citoyens. Dès lors, des stratégies d'opposition émergent (demande de justice contre ce qui est ressenti comme un mépris social), d'intensité variable, qui permettent avec plus ou moins d'efficacité d'infléchir ou contrer les projets d'aménagement urbain (arrêt total ou prolongation de processus décisionnel). Cette expression réductrice de la participation citoyenne (le processus bottom-up limité à sa conflictualité) a montré davantage d'efficacité sur des échelles de gouvernances réduites, c'est-à-dire les petites villes périurbaines (hors métropole). Justifiées et légitimées par une assez large partie de la population face au blocage du débat démocratique, ces formes d'intervention populaire et les actions qu'elles supportent ne suffisent pas à effacer l'impression que « rien n'avance » : aujourd'hui, la fabrication de la ville apparaît laborieuse. Dans le même temps, ce qui devrait être perçu comme un espoir d'amélioration du cadre de vie devient un cauchemar institutionnel pour les acteurs en charge de ces questions. Dès lors, l'objectif de cette thèse sera donc d'essayer d'imaginer des formes concrètes au moyen desquelles relancer le renouvellement territorial des territoires en prenant en compte la parole citoyenne. Pour cela, il convient de réinventer la structure du processus décisionnel des politiques publiques, en l'intégrant en amont et en mettant en exergue l'expertise des citoyens. Le terrain d'étude et de travail sera la commune de Montaud (Hérault) avec l'objectif de produire des outils et de normer des procédures efficaces de concertation aptes à générer une meilleure satisfaction de la part des usagers comme des acteurs dans les processus de production territoriaux; nous visons également à générer un sentiment de sécurisation tant des acteurs (ne pas craindre une remise en cause des projets initiés) que des habitants/usagers (ne plus s'inquiéter de potentielles arrière-pensées de l'aménageur).