Thèse en cours

Urbanisation et zones humides : Intégration des oueds à la dynamique urbaine des villes sahélienne (cas de l'oued Amriguebé à N'Djaména au Tchad)

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Auteur / Autrice : Moussa Bilal
Direction : José Serrano
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Aménagement
Date : Inscription en doctorat le 25/11/2021
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cités Territoires Environnement et Sociétés (Tours ; 2004-....)
Equipe de recherche : DATE - Dynamique et Action Territoriales et Environnementales

Mots clés

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Résumé

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Les cours d'eau ont été de tout temps des lieux privilégiés pour le développement des activités anthropiques : création d'établissements humains, pratique de l'agriculture, installation d'industrie, vecteur d'échanges, etc. Leurs rives ont vu naitre et croître des civilisations. Elles ont été le témoin de l'histoire des villes comptant parmi les plus prestigieuses du monde, mettant leurs atouts au service de celles-ci. Ils se retrouvent malheureusement victimes de leur succès. En effet, la surface des zones humides de par le monde tend à diminuer de façon drastique depuis le début du XXe siècle, sous l'effet de l'urbanisation. Cette urbanisation qui s'est accélérée ces dernières décennies est souvent non planifiée et mal maîtrisée. Elle est de plus en plus source d'une occupation inappropriée des espaces. Les milieux les plus affectés par ce dysfonctionnement sont les espaces humides : cours d'eau et leur bassin. Il s'observe ainsi une prolifération de l'habitat, parfois insalubre, sur l'emprise de ces zones humides. Compte tenu de l'intensité de l'activité humaine, elles se retrouvent polluées par les rejets domestiques et/ou industriels. Le mode naturel de régulation des systèmes hydriques est bouleversé rendant ces écosystèmes vulnérables. Ainsi observe-t-on une baisse de la biodiversité, la disparition de couvert végétal, une série de catastrophes naturelles liées aux crues incontrôlées des cours d'eau, etc. Ce fait couplé au phénomène de changement climatique rend urgente la nécessité de trouver des solutions paysagères viables visant à allier urbanisation et protection des milieux en eau, notamment les Oueds des villes sahéliennes. Généralement, les oueds représentent les axes hydrographiques majeurs régulant le système hydrique de ces villes. Ces cours d'eau sont temporaires et qui restent quatre à cinq mois sec. Ils sillonnent les villes capitales et moyennes de cette région en assurant des fonctions paysagère, hydraulique et écologique majeurs. Aussi dès les années 70, une prise de conscience a été observée pour la sauvegarde des zones humides remarquables. Le 2 février 1971 a été signé à Ramsar (Iran) un traité intergouvernemental pour la conservation et l'utilisation rationnelle et durable des zones humides, ratifié par plus de 160 pays à travers le monde. Le Tchad a ratifié ce traité le 13 octobre 1990.2 Situé dans la sphère sahélienne, le Tchad dispose d'importantes ressources naturelles. L'on note au total six (6) sites inscrits à Ramsar, ce qui donne une superficie de 12 405 068 hectares soit 9,66% de sa superficie totale . Le Tchad subit de plein fouet les effets du changement climatique et d'une urbanisation accrue ces dernières décennies. Ces effets néfastes se caractérisent par la rareté des pluies contrastant avec l'augmentation de la fréquence des inondations en milieu urbain, la réduction des espaces naturels le plus souvent des zones tampons occupées par l'habitat, le rabattement des niveaux piézométriques des nappes souterraines, l'assèchement continu des cours d'eau et leur pollution , la diminution des ressources halieutiques, fauniques et fourragères. N'Djamena, la capitale politique du Tchad, n'est pas en reste. Ville localisée dans la bande sahélienne, elle présente de nombreuses dépressions le plus souvent à régime irrégulier. Elles jouent le rôle d'affluents ou d'effluents et contribuent ainsi à alimenter ou à réguler les eaux du Chari, principal cours d'eau traversant N'Djaména. Ces zones humides voient leurs fonctions et leurs rôles modifiés ces dernières décennies par le phénomène d'urbanisation rapide qu'a connue la ville. En effet, N'Djaména se développe à un rythme sans précédent avec un taux d'accroissement annuel de plus de 5% à partir des années 80. Sa population se double en 20 ans passant de 529 555 hbts en 1993 à 1 207 596 habitants en 2013, se déployant sur une superficie estimée à plus de 20000 ha. (Hemchi, Mobilité Urbaine à N'Djaména, Salah Idjemi et Laurent, 2013)5. Ainsi de zones régulatrices, ces zones humides se voient transformées en zones de bien de défis : d'installation de l'habitat et de l'industrie, de rejet de déchets domestiques et industriels. Question de recherche Quel modelé d'aménagements pour intégrer les oueds à la dynamique urbaine des villes sahéliennes ? Plan de recherche Pour mener une recherche de qualité, nous devons faire des analyses des composantes d'aménagements. Mais avant de procéder aux analyses, nous allons d'abord effectuer des enquêtes socio-économiques et paysagères sur le terrain pour recueillir toutes les données sur les oueds et les villes sahéliennes. urbaines.