'Faire mondes' dans des récits contemporains de science-fiction (U. K. Le Guin, A. Damasio). Une lecture ethnocritique.

'Making worlds' in contemporary science fiction stories (U. K. Le Guin, A. Damasio). An ethnocritical reading.

• Auteur / Autrice : Anne Bravo
• Direction : Marie Scarpa
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations
• Date : Inscription en doctorat le 04/11/2021
• Etablissement(s) : Université de Lorraine
• Ecole(s) doctorale(s) : HNFB - Humanités Nouvelles-Fernand Braudel
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CREM - Centre de Recherche sur les Médiations
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Praxitexte

Mots clés

Mots clés libres

Ethnocritique de la littérature

Littérature de science-fiction

Ursula K. LE GUIN

Alain DAMASIO

Ethnocriticism of literature

Science fiction literature

Ursula K. LE GUIN

Alain DAMASIO

Résumé

Le philosophe Vincent Descombes dans Proust. Philosophie du roman, considère que l'un des traits majeurs de caractérisation du roman moderne est de mettre en scène des « conflits de cosmologies ». Notre projet est d'interroger cette proposition au sujet des œuvres de science-fiction, qui précisément ne cessent de poser cette même question. Nous étudierons La Main gauche de la nuit (1969) et Le Dit d'Aka (2000) d'Ursula K. Le Guin, grande autrice américaine également réputée pour ses essais. Elle présente des personnages mis en contact avec des civilisations « autres », marquées par l'usage massif de technologies modernes et un rapport spécifique à la langue. Notre second auteur, le français Alain Damasio, dans La Horde du Contrevent (2004) et Les Furtifs (2019), met en scène un monde hyperconnecté, où espèces humaines et non humaines s'hybrident jusqu'à proposer de nouvelles formes d'existence. Si nous fabriquons notre corpus autour de ces quatre œuvres, c'est qu'elles sont régulièrement citées dans les analyses, celles d'Haraway et Latour par exemple, sur les mutations opérées par ce qu'il est convenu de nommer « l'anthropocène ». Dans ces discours, Le Guin serait l'un des premiers jalons fictionnels, tandis que Damasio en représenterait l'un des plus récents. Notre projet serait d'étudier la manière dont les trajectoires individuelles s'inscrivent dans ces « mondes », comment la fiction répond à la question du « vivre ensemble », et comment elle pose celle des altérités. Notre méthodologie sera l'ethnocritique (à la croisée de la poétique des œuvres littéraires et de l'anthropologie du symbolique), qui nous semble ici particulièrement adaptée, et que nous articulerons aux essais de théorie sur les mondes possibles de Lavocat et aux travaux de théorisation du genre de la science-fiction. Si notre projet touche à des enjeux sociétaux, d'inter et d'intra-culturalité, il est tout autant littéraire, puisqu'il s'agira de proposer une lecture neuve de la science-fiction.

The philosopher Vincent Descombes in Proust. Philosophie du roman, affirms that one of the main features of modern novels is to produce “cosmological conflicts”. Our project is to examine this assertion in science fiction stories, which are endlessly asking this question. We will study The Left Hand of Darkness (1969) and The Telling (2000), written by Ursula K. Le Guin, a famous American author, well-known for her essays. She presents characters who are put in contact with “other” civilizations, marked by the massive use of new technologies and a very specific relation with the language. Our second writer, the French novelist Alain Damasio, in La Horde du Contrevent (2004) and Les Furtifs (2019), describes a hyperconnected world, where the human and non-human species hybridize to the point creating new kinds of existence. If we are creating our corpus with these four novels, it is because they are regularly mentioned in several analyses, Haraway's and Latour's for instance, on the mutations formed by what we call “the Anthropocene”. In these speeches, Le Guin would be one of the first fictional marker, when on the other side Alain Damasio could be considered as one of the most recent ones. Our project is to study how the individual paths fit in these “worlds”, how fiction answer to the question of “living together”, and in which way it is considering the otherness. Our methodology will be ethnocriticism (between poetics of literary works and anthropology of the symbolic), which seems very fitting for this topic. We will also use the essays on the theory of the possible worlds from Lavocat and the works on gender theorization of science fiction. Our project is linked to societal issues, of interculturality and intraculturality, but it is also a literary topic, because we will offer a new reading of the science fiction genre.