Thèse en cours

Titre : Étude comparative des représentations discursives en français et en fon-gbé : nature et fonction(s) des énoncés.

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Auteur / Autrice : Bruste Toba
Direction : Pierre Patrick Haillet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Inscription en doctorat le 10/11/2021
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LT2D - Lexiques, Textes, Discours, Dictionnaires

Résumé

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Résumé Le fon ou fon-gbé est la langue des fon de la République du Bénin en Afrique occidentale. Ses locuteurs se retrouvent sur l’ensemble du territoire national (et même au-delà des frontières nationales) et principalement dans le sud du pays. C’est une langue qui a fait l’objet de nombreuses études linguistiques portant sur son lexique, sur sa syntaxe et sur sa phonologie. Notre thèse, qui s’inscrit dans une démarche comparative entre le français et le fon-gbé, vise à décrire des entités linguistiques dont l’emploi a pour effet de mettre en place une stratégie discursive spécifique. C’est une étude qui nous permettra d’aborder non seulement les opérateurs discursifs, mais aussi les énoncés interrogatifs, les formes verbales, etc. Il s’agira de montrer le lien qui existe entre les propriétés formelles et les caractéristiques sémantiques des énoncés analysés. Afin d’atteindre cet objectif, notre analyse s’est donnée comme principe fond amental le raisonnement en termes de points de vue et l’application de critères linguistiques explicites et formels tels que les commutations possibles (et impossibles), les enchaînements compatibles (et incompatibles) avec les énoncés analysés et les paraphrases qu’admet (ou non) telle ou telle construction discursive. Notre objectif étant de décrire le fonctionnement des unités linguistiques choisies, nous avons pris comme observables le comportement des entités lexicales dans le discours pour arriver à déterminer les entités sémantiques correspondantes. A titre illustratif, l’entité « co » du fon-gbé, traduisible en français par « mais », « cependant », « or », peut apparaître dans deux types d’énoncés illustrés comme suit : (i) « Yé tinkpon bo na hwlin gan co bo églo » (Ils ont essayé de le sauver mais ça n’a pas marché) et (ii) « É toun fon-gbé do co bo lè toun wlanwlan » (Il/Elle sait parler fon-gbé et sait aussi l’écrire). Dans l’énoncé (i), la relation entre « Yé tinkpon bo n a hwlin gan » (Ils ont essayé de le sauver) et « bo églo » (ça n’a pas marché) est une relation d’opposition et l’entité « co » commute ici avec cependant. En revanche, « co » ne commute pas avec cependant dans l’énoncé (ii) ; en effet, il serait incongru de dire « Il sait parler le fon-gbé *cependant il sait l’écrire ». Dans cet énoncé, « co » est employé dans une relation de complémentarité ou d’adjonction correspondant sans doute aux visées discursives du locuteur qui chercherait ici à mettre en relief les compétences linguistiques (notamment en ce qui concerne l’écriture en fon-gbé) de la personne désignée. Il s’agit d’un exemple qui illustre l’ambition de notre projet : décrire le fonctionnement des unités linguistiques choisies en faisant apparaître les relations entre le sens des énoncés analysés et leurs propriétés formelles.