Thèse en cours

Nanoscintillateurs pour améliorer l'efficacité de la radiothérapie

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Auteur / Autrice : Sarah Stelse-masson
Direction : Hélène Elleaume
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : BIS - Biotechnologie, instrumentation, signal et imagerie pour la biologie, la médecine et l'environnement
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : STROBE - Rayonnement Synchrotron pour la Recherche Biomédicale

Résumé

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Plus de 50% des patients atteints de cancer reçoivent de la radiothérapie au cours de leur traitement. Bien que des progrès aient été faits pour délivrer la dose de radiation de manière plus précise à la tumeur, les doses qu'il est possible de délivrer demeurent limitées par les tissus sains environnants et sont parfois trop faibles pour stériliser la tumeur. Afin d'améliorer le contraste entre tissus tumoraux et tissus sains et ainsi améliorer l'efficacité globale de la radiothérapie, nous étudions la possibilité d'induire des effets radiothérapeutiques complémentaires au cours de la radiothérapie en utilisant des nanoparticules scintillatrices. Les nanoscintillateurs sont des nanoparticules qui émettent de la lumière lorsqu'elles sont soumises à des rayonnements ionisants comme les rayons X. Ces propriétés leur valent un intérêt grandissant pour des applications biomédicales, notamment comme agents radiothérapeutiques. Il est attendu que ces nanoscintillateurs améliorent l'efficacité de la radiothérapie par plusieurs contributions. Dans le cadre de cette thèse, nous nous intéresserons à deux de ces contributions induites au cours de la radiothérapie : un effet d'augmentation de dose et un effet de thérapie photodynamique (PDT). L'effet d'augmentation de dose est dû à une accumulation dans la tumeur d'éléments de numéro atomique élevé dont sont constitués les nanoscintillateurs. Connu pour des nanoparticules telles que l'or [1], [2], cet effet n'a été étudié pour la première fois que très récemment par notre équipe pour les nanoscintillateurs [3] et montre une efficacité prometteuse. En ce qui concerne la PDT, c'est une thérapie actuellement utilisée contre certains cancers qui repose sur l'activation, par la lumière, de molécules appelées des photosensibilisateurs. Une fois photo-activées, ces molécules génèrent des espèces réactives de l'oxygène qui induisent un effet antitumoral complexe [4], [5]. Bien que la PDT soit très prometteuse, son utilisation clinique reste limitée par la faible profondeur de pénétration de la lumière dans les tissus (quelques mm). Pour généraliser son utilisation et atteindre des tumeurs profondes, les nanoscintillateurs peuvent servir de sources de lumière locales capables d'exciter les photosensibilisateurs au cours de la radiothérapie [6], [7]. Bien que des preuves de concept de cet effet aient déjà été démontrées [8], [9], les mécanismes biologiques mis en jeu restent à être décrits. Durant cette thèse, nous nous intéresserons à divers nanonoscintillateurs capables d'induire ces effets et nous étudierons leur efficacité sur des cultures tridimensionnelles de cellules cancéreuses. Les composés les plus prometteurs pourront ensuite être testés sur des modèles précliniques. Ce projet permettra d'identifier quelle est la contribution de l'effet d'augmentation de dose et de l'effet PDT induit par rayons X lorsqu'un nanoconjugué composé d'un couple nanoscintillateur/ photosensibilisateur est accumulé dans des microtumeurs cultivées in vitro avant la radiothérapie. Cette étude permettra également de décrire de façon détaillée les mécanismes biologiques mis en jeu, améliorant ainsi les connaissances fondamentales sur cette application des nanoscintillateurs en radiothérapie. Ces informations sont nécessaires pour optimiser le design de nouveaux systèmes nanoscintillateurs et ainsi améliorer l'efficacité de la radiothérapie.