Thèse en cours

Une possibilité inhérente. Repenser la subjectivité avec Plessner et Merleau-Ponty.
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Auteur / Autrice : Matteo Pagan
Direction : Barbara CarnevaliSimona Forti
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 30/11/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Scuola normale superiore (Pise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Résumé

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Cette recherche vise à démontrer que les réflexions de Plessner et Merleau-Ponty offrent les instruments théoriques pour repenser la notion de sujet, en dépassant l’alternative, encore au centre du débat philosophique contemporain, entre le sujet souverain et la désubjectivation. De fait, leur critique du sujet cartésien, conscience désincarnée en position de survol, ne cède jamais au romantisme de la Lebensphilosophie et, donc, ne comporte pas la négation définitive de la subjectivité en faveur d’un horizon impersonnel. Dans leurs réflexions le sujet n’est pas éliminé, mais plutôt étudié dans sa relation à la fois d’inhérence et de non-coïncidence avec le monde. En d’autres termes, on ne passe pas de la transcendance absolue à la pure immanence : la thèse qu’on soutient est que Plessner et Merleau-Ponty partagent une idée du sujet en tant que transcendance immanente. Dans ce cadre théorique la capacité de poser une distance, d’établir un écart, n’assume plus un caractère vertical, mais horizontal . Cette transcendance horizontale, loin d’être une distance qui sépare et isole, se configure comme un écart dans l’immanence sensible, « un rapport non hiérarchique mais latéral » qui s’exprime en premier lieu dans le corps du sujet. Cet écart dans l’immanence comporte alors une idée de liberté toujours relative, située, par-delà la fausse alternative entre liberté absolue et déterminisme. Le sujet chez Plessner et Merleau-Ponty est déjà toujours ancré dans une situation qu’il n’a pas choisie, mais en même temps libre : il conserve un espace de liberté (Spielraum) non au-delà de la situation, mais en elle. Pour soutenir cette hypothèse, on fait référence au concept de jeu (Spiel) et à la figure de l’acteur (Schauspieler).