De lancêtre sauvage aux variétés modernes du blé dur : stratégies écologiques et réponse à la compétition
Auteur / Autrice : | Taïna Lemoine | |
Direction : | Cyrille Violle, Hélène Fréville | |
Type : | Projet de thèse | |
Discipline(s) : | Ecologie fonctionnelle | |
Date : | Inscription en doctorat le | Soutenance le 06/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) | |
Ecole(s) doctorale(s) : | Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau | |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEFE - Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive | |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Hinsinger | |
Examinateurs / Examinatrices : Cyrille Violle, Joëlle Fustec, Anne Laperche, Maud Tenaillon, Olivier Duchene, Hélène FRéVILLE | ||
Rapporteurs / Rapporteuses : Joëlle Fustec, Anne Laperche |
Mots clés
Résumé
La domestication a conduit à de profonds changements phénotypiques des espèces cultivées, amenant à lémergence de « syndromes de domestication ». Ladaptation de ces espèces aux conditions des cultures (peuplement monospécifique, forte densité, haut niveau d'intrants), a abouti à un surinvestissement des individus dans la compétition pour les ressources, au détriment de la productivité du groupe. Bien que la compétition intraspécifique dans les cultures soit un sujet central pour les sélectionneurs et les agronomes depuis le milieu du XXe siècle, lévolution de laptitude à la compétition chez les espèces cultivées est encore mal connue. Lobjectif général de cette thèse est dévaluer comment la domestication et la sélection moderne ont modulé les stratégies écologiques du blé dur et son aptitude à la compétition. En mobilisant une approche fonctionnelle, nous avons caractérisé la morphologie aérienne et souterraine dun panel de génotypes issu dune série de domestication chez le blé dur, allant de sa forme sauvage aux variétés modernes. Cela nous a permis de montrer que lespace phénotypique de cette espèce est structuré par les mêmes compromis que ceux décrits au niveau interspécifique. Ces résultats suggèrent que les compromis fonctionnels sont maintenus à léchelle intraspécifique malgré leffet de la sélection artificielle. Nous avons ensuite évalué la réponse à la compétition des génotypes issue de la série de domestication du blé. Ce travail a mis en évidence que les formes domestiquées étaient plus performantes en compétition que leurs ancêtres sauvages, et cela malgré une plus faible plasticité des traits. Enfin, nous avons montré que les réponses de la biomasse à laugmentation de la densité étaient similaires entre les différents stades de la série de domestication du blé dur. En parallèle, nous avons montré que les relations allométriques entre la biomasse végétative et la biomasse reproductive ne variaient pas entre les compartiments malgré des changements phénotypiques majeurs. Cette thèse permet daméliorer notre compréhension des effets de la domestication et de la sélection moderne sur lécologie dune espèce de grande culture. Létude des stratégies écologiques et des interactions plante-plante au sein des espèces cultivées ouvre des opportunités intéressantes pour lamélioration variétale et des pistes pour lamélioration de la performance des cultures.