Etude de la susceptibilité des aciers inoxydables maraging à la fragilisation par l’hydrogène
Auteur / Autrice : | Pierre Schutz |
Direction : | Laurence Latu-Romain, Yves Wouters |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Matériaux, mécanique, électrochimie, génie civil |
Date : | Soutenance le 03/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Science et ingénierie des matériaux et procédés (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Marian Chatenet |
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Latu-Romain, Christine Blanc, Eric Andrieu, Frantz Martin, Quentin Auzoux | |
Rapporteur / Rapporteuse : Frédéric Christien, Stéphane Mathieu |
Mots clés
Résumé
Les aciers inoxydables martensitiques à durcissement par précipitation (nommés maraging) sont des nuances possédant de hautes caractéristiques mécaniques, ajustables grâce aux traitements thermiques, en jouant notamment sur la taille des précipités durcissant ainsi que sur la fraction d’austénite de réversion pouvant apparaître lors du revenu. Ce type d’aciers inoxydables est aussi réputé pour être hautement susceptible au phénomène de fragilisation par l’hydrogène (FPH). Bien que les mécanismes ne soient pas encore bien établis, cette susceptibilité importante limite l’utilisation de ces aciers pour se substituer, dans certaines applications « hydrogène », aux traditionnels 316/316L. Dans ce contexte, la compréhension des mécanismes affectant spécifiquement ces aciers est essentielle pour être en mesure de développer à terme de nouvelles nuances maraging présentant une résistance à la FPH améliorée. Trois nuances maraging sont donc choisies pour cette étude : 17-4 PH, 1.4543 et 1.4614. Une attention toute particulière est donnée aux interactions H-microstructure et à la susceptibilité à la FPH qui en résulte. Dans cette optique, une caractérisation structurale fine a été réalisée en se focalisant notamment sur : la densité de dislocations (estimée par DRX-Synchrotron), la fraction d’austénite résiduelle et/ou de réversion (EBSD/DRX) ainsi que les précipités durcissant nanométriques (TEM/ACOM). L’influence des différents éléments microstructuraux sur la diffusion et le piégeage de l’hydrogène a été appréciée en couplant perméation électrochimique et spectroscopie de thermodésorption (TDS). Enfin, la susceptibilité à la FPH a été qualifiée grâce à des essais de traction lente avec chargement cathodique in-situ. Les résultats, en particulier issus de la nuance 17-4 PH, montrent un piégeage important ayant lieu aux interfaces précipité/matrice lorsque les précipités sont fins (< 10 nm). Dans le cas des précipités de Cu, ce piégeage semble tantôt bénéfique ou tantôt délétère quant à la résistance à la FPH et ce dépendamment de la nature de ces interfaces. Lorsque les interfaces sont plutôt cohérentes, l’énergie de piégeage est relativement faible et les interfaces précipités/matrice pourraient agir comme des sources d’hydrogène pouvant diffuser facilement en fond de fissure. A l’inverse, les interfaces incohérentes piègent plus fortement l’hydrogène, endiguant plus efficacement sa progression vers le fond de fissure. Par ailleurs, il semblerait que l’austénite de réversion finement dispersée entre les lattes de martensite soit bénéfique pour la résistance à la FPH tandis que l’austénite résiduelle plus grossière, répartie de manière moins homogène et particulièrement instable ne contribue pas à l’amélioration de la tenue mécanique en présence d’hydrogène. D’après les conclusions établies sur les trois nuances maraging de cette étude, une optimisation de la microstructure des aciers maraging semble émerger afin d’améliorer leur résistance à la FPH. Il conviendrait d’ajuster la composition chimique de la nuance en vue d’obtenir lors du revenu une importante fraction d’austénite de réversion tout en évitant un grossissement excessif des précipités.