Thèse en cours

Caractérisation des communautés intracellulaires formées par les E.coli associées à la maladie de Crohn

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Auteur / Autrice : Emma Bruder
Direction : Olivier Espéli
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Infectiologie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2020
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie (Paris ; 2011-....)
établissement opérateur d'inscription : Collège de France

Mots clés

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Résumé

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Les patients atteints de la maladie de Crohn (MC) présentent une colonisation anormale de l'intestin par des E. coli invasives adhérentes (AIEC) qui envahissent les cellules épithéliales et survivent dans les macrophages. Les AIEC induisent une sécrétion massive de TNF à partir du macrophage et contribuent donc à l'inflammation, caractéristique de la MC. En travaillant avec une souche modèle AIEC, LF82, nous avons récemment démontré que lors de l'entrée dans les phagolysosomes des macrophages, une sous-population d'AIEC devient non croissante. Dans cet état non croissant, les bactéries tolèrent le stress des macrophages et les antibiotiques (Demarre et al, PLOS Pathogens 2019). Plus tard dans l'infection , nous observons une phase de croissance, conduisant finalement à de grandes vacuoles contenant des dizaines d'AIEC. Ces colonies sont appelées communautés bactériennes intracellulaires (IBC); ces IBC sont possibles du fait de la formation d'une matrice d'exopolysaccharide entourant chaque bactérie apparentée à une matrice de biofilm. L'IBC confère une tolérance supérieure et à long terme aux stress (Prudent et al, BioRxiv 2020). Pour former des IBC, l'AIEC doit capturer le fer du macrophage; pour ce faire, ils expriment un îlot de pathogénicité (HPI), trouvé dans différentes bactéries pathogènes (Klebesiella, Yersinia, E. coli uropathogène) et fréquemment retrouvé dans le génome d'E. coli avec le phénotype AIEC. Ces phénotypes, la sous-population non croissante et les bactéries en croissance protégées à l'intérieur des IBC peuvent expliquer pourquoi la plupart des traitements antibiotiques n'ont pas réussi à éradiquer l'AIEC et à améliorer la santé des patients atteints de MC. Les principaux objectifs du projet de thèse sont: i) de comprendre quels sont les avantages que les IBC procurent pour la survie dans les macrophages et pour la tolérance aux antibiotiques et ii) pour tester si les médicaments ciblant l'homéostasie du fer ou la formation de biofilm peuvent resensibiliser l'AIEC aux antibiotiques. Le projet s'appuiera principalement sur l'imagerie en direct d'infections de macrophages avec des bactéries AIEC marquées avec des biosenseurs fluorescents, l'analyse des marqueurs des macrophages pour l'inflammation et l'homéostasie du fer, la dissection génétique des réseaux génétiques bactériens du fer et du biofilm et le criblage de médicaments affectant la voie du fer et du biofilm. Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un travail de collaboration en cours avec le groupe Nicolas Barnich (Université de Clermont Ferrand), les découvreurs de l'AIEC chez les patients CD. Pour le présent projet, ils fourniront une collection de différents AIEC et les données cliniques qui leur sont associées. Le projet bénéficiera également d'une collaboration avec le groupe Jost Enninga (Institut Pasteur) pour le dépistage des médicaments. Ces travaux pourraient ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques pour la maladie de Crohn.