Thèse soutenue

Île-jardin ou paradis dégénéré. Une histoire environnementale de l'acclimatation à La Réunion de la décennie 1670 à la décennie 1870.

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Auteur / Autrice : Marc Tomas
Direction : Prosper Ève
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations : histoire des mondes modernes
Date : Soutenance le 02/12/2022
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres et sciences humaines, Droit économie gestion, Sciences politiques (Saint-Denis, La Réunion)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Océan Indien espaces et sociétés (Saint-Denis, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Indravati Félicité
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucien Bély, Michel Figeac

Résumé

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Cette thèse étudie l’acclimatation sur une période longue de 200 ans, entre les années 1670 et 1870. Cet objet d’étude offre la possibilité de questionner l’environnement bourbonnais/réunionnais et les choix agricoles envisagés par cette colonie, tout en analysant l’émergence de nouveaux savoirs scientifiques. À la croisée entre plusieurs historiographies, histoire environnementale, histoire coloniale et histoire des sciences, l’acclimatation permet de renouveler le récit de l’histoire de l’île de La Réunion en y incluant les acteurs non-humains (animaux et végétaux). Sans se focaliser sur la seule acclimatation des arbres à épices, traditionnellement traitée à partir de logiques impériales, nous proposons de centrer nos recherches sur l’environnement réunionnais en insistant sur certaines modifications environnementales majeures en abordant leurs enjeux et leurs effets locaux. Dans sa dimension coloniale, notre approche se refuse d’écrire une histoire téléologique de la mise en valeur des terres qui se résumerait au développement, progressif et linéaire, d’une économie de plantation destinée aux produits d’exportation (système de l’exclusif). Elle insiste au contraire sur les nombreuses contingences qui réorientent le modèle agricole au fil du temps et notamment sur la question de la sécurité alimentaire de la colonie. L’acclimatation est un objet d’étude qui permet d’appréhender la colonisation, l’agriculture et l’environnement, mais il s’agit aussi d’une science, héritière du 18e siècle, qui touche à de nombreuses sphères du savoir, telles que l’histoire naturelle (la botanique, la minéralogie, la zoologie) ou encore la médecine et la santé (avec l’essor de l’hygiénisme). Et tout au long du 19e siècle, malgré le développement de la chimie agronomique et de la micro-biologie, la science de l’acclimatement, véritable science coloniale, continue d’influencer de nombreux champs du savoir scientifique.