Thèse en cours

La mort dans la philosophie contemporaine

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Auteur / Autrice : Ondra Kvapil
Direction : Frédéric Worms
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2019
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : La République des Savoirs : Lettres, Sciences, Philosophie
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Mots clés

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Résumé

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La mort représente un problème philosophique par excellence. Le problème de la mort n'est pas épuisé par les sciences positives puisque la mort en tant que la pure négation a priori dépasse leur domaine – et reste réservée à la philosophie. La mort mettant en question l'être humain comme tel est également indissociablement liée à l'ouverture de la propre dimension de la philosophie même – la mise en question de tout ce qui est. Comme la question de la mort concerne celui qui la pose d'une manière unique, elle représente une question très concrète et en même temps universelle, puisqu'elle concerne autres questions philosophiques principales – de la certitude, du temps et de la langage. Néanmoins la majorité des travaux philosophiques qui traitent la question de la mort d'une façon ou d'une autre la réduisent à ses aspects éthiques, psychologiques, philosophico-anthropologiques ou philosophico-religieux. En opposition à cette approche, la thèse n'a pas pour but de classifier ni de subordonner la mort à un domaine de recherche supérieur, mais elle vise à maintenir sa caractère de question exprimée par une énigme significative dans laquelle la mort se voile. La thèse veut préserver le fait que la mort elle-même s'oppose à être saisie et examiner les conditionnes sous lesquelles elle peut être pensée de manière adéquate – et révéler ainsi la signification philosophique de la mort. Afin de saisir la « chose elle-même » de la mort, je suivrai les tentatives traditionnelles, principalement phénoménologiques et herméneutiques. Cependant, mes aspirations ne sont pas de proposer une étude monographique de ces efforts, ni de les comparer ou de me restreindre à leur analyse critique, mais de développer la problématique elle-même dans ses aspects essentiels. Mon étude consistera en trois étapes principales : 1. Je vais commencer à dévoiler la problématique de la mort en me posant une question semblant formelle sur la certitude de la mort. En traitant ce sujet, je suivrai à quel point la recherche qui vise à prouver la certitude de la mort ou prouver l'impossibilité la prouver, finira par boucler le cercle des problèmes qui ne sont solvables qu'après – si l'on part de cette certitude. 2. Ensuite, je développerai le rapport de la mort au néant et au temps – c'est-à-dire des questions philosophiques posés implicitement avec elle et fréquemment traités sans la prendre en considération. Néanmoins, ce n'est pas par hasard que les problèmes du néant et du temps eux-mêmes tendent, ainsi que la mort, vers l'aporie et en rapport avec elle, obtiennent une nouvelle dimension. 3. Finalement, je me concentrerai sur un lien souvent discuté mais peu élaboré entre la mortalité et le langage : les deux caractéristiques essentielles de l'être humain depuis l'antiquité. Cependant, je ne partirai pas d'une ontologie de l'homme mais de la façon dont la mort est évoquée dans le langage. Tout ce qui a été considéré jusqu'ici deviendra ainsi concret. La thèse est aussi une contribution à la recherche phénoménologique au sens étroit du mot puisqu'elle analyse le thème de la mort par rapport à plusieurs auteurs dans le travail desquels il n'a pas encore été suffisamment examiné, soit parce que les textes pertinents ne sont devenus disponibles que récemment (Husserl) soit parce que la recherche existante s'est concentrée principalement sur d'autres questions (Scheler); ou parce que les auteurs eux-mêmes ne traitent que partiellement le problème de la mort (Gadamer).