Thèse soutenue

Développement d'un nouveau protocole préclinique efficace pour traiter des adénocarcinomes de la prostate par hyperthermie à l'aide de nanoparticules biogéniques

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Auteur / Autrice : Cynthia El hedjaj
Direction : Olivier SeksekImène Chebbi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la santé
Date : Soutenance le 20/12/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Signalisations et réseaux intégratifs en biologie
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie (2020-....)
référent : Faculté de médecine
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-....)
Entreprise : Nanobactérie SARL
Jury : Président / Présidente : Oliver Nüsse
Examinateurs / Examinatrices : Evelyne Migianu-Griffoni, Mathilde Badoual, François Guyot
Rapporteurs / Rapporteuses : Immaculada Martínez-Rovira, Evelyne Migianu-Griffoni

Résumé

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La société Nanobactérie développe un traitement thermique simple à utiliser, peu couteux et efficace à base de nanoparticules d'oxyde de fer magnétiques d'origine bactérienne (magnétosomes) pour traiter des tumeurs de la prostate. Ces magnétosomes, lorsqu'ils sont injectés directement dans une tumeur solide puis placés dans un champ magnétique alternatif, permettent d'obtenir une hyperthermie localisée modérée susceptible d'éradiquer la tumeur. La preuve de concept a déjà été apportée sur l'animal, dans le cas du cancer du sein et du glioblastome (cerveau). Cependant, la transposition de la bobine de champ magnétique à l'échelle humaine rencontre des difficultés et doit donc être remplacée par une source d'excitation alternative plus facile d'utilisation. Différentes sources d'excitation sont décrites dans la littérature mais, pour des raisons de praticité et de coût, ce travail porte sur l'utilisation de 2 sources d'excitation déjà utilisées en routine dans les hôpitaux. La première source d'excitation sélectionnée s'inspire de thérapie sonodynamique (SDT) qui est l'utilisation d'ultrasons (US). La condition optimale d'utilisation a été recherchée en faisant varier différents paramètres tels que la taille du transducteur, la fréquence, l'intensité d'émission ultrasonore, la concentration des magnétosomes, le revêtement du magnétosome. Pour cela, des magnétosomes ont été injectés directement dans une tumeur de prostate PC3-Red-Fluc préalablement implantée chez la souris athymique Nude, puis 6 à 10 sessions d'application d'ultrasons ont été réalisées. Dans la condition la plus optimale, la tumeur primaire disparaît complètement sur l'ensemble des souris sans repousse tumorale jusqu'à la fin de leur vie (350 jours, pvalue <0,0001). En revanche, sans magnétosomes et avec les mêmes paramètres, la température atteinte est la même, mais après une disparition transitoire de la tumeur principale (90 jours, pvalue <0,0001), une repousse a lieu. La seconde source d'excitation évaluée est le laser (inspiré de la thérapie photodynamique (PDT)). Avec ce dispositif, lors de la condition optimale obtenue, seule la moitié du groupe de souris traitées voit la tumeur disparaître jusqu'à la fin de sa vie (300 jours). Cependant, une nette hyperthermie a lieu avec les magnétosomes irradiés par laser, ce qui n'est pas le cas sans magnétosomes, démontrant de nouveau la réelle implication des magnétosomes dans l'élévation de température et donc l'activité antitumorale. Néanmoins, à l'aide du laser, l'efficacité globale est moins bonne qu'à l'aide des ultrasons. Ce protocole pré-clinique à l'aide d'ultrasons semble être prometteur pour traiter des adénocarcinomes de prostate dans le cadre d'essais cliniques chez l'Homme.