Thèse soutenue

Propriétés électroniques et magnétiques des couches moléculaires sur matériaux 2D

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Auteur / Autrice : NianJheng Wu
Direction : Andrew J. MayneHélène Bouchiat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 09/12/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ondes et Matière
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences moléculaires d'Orsay (2010-....) - Laboratoire de physique des solides (Orsay, Essonne)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Odile Stéphan
Examinateurs / Examinatrices : Johann Coraux, Jean-François Dayen, Philippe Lafarge, Jérôme Lagoute
Rapporteurs / Rapporteuses : Johann Coraux, Jean-François Dayen

Résumé

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Le graphène est une couche d'atomes de carbone arrangé en un réseau hexagonal (structure en nid d'abeille) et d'un atome d'épaisseur qui a des propriétés électroniques uniques dues à sa relation de dispersion linéaire. Cependant, aucune manifestation de magnétisme intrinsèque ou d'interaction spin-orbite n'existe dans ce matériau. Ce travail de thèse décrit nos essais pour induire ces interactions spin-orbite ou du magnétisme en couplant le graphène à des dichalcogénures de métaux de transition (TMDs) ou des molécules organiques spécifiques. Dans la première partie nous avons montré la persistance d'un supercourant induit par des contacts supraconducteurs à forts champs magnétiques hors du plan dans des échantillons couplés à des TMDs. Nous attribuons la robustesse de ce supercourant à des états de bord quasi-balistiques, stabilisés par la forte interaction spin-orbite induite dans le graphène par le WS₂.Dans la seconde partie, on étudie les signatures de transport mésoscopique à travers le graphène sur lequel trois types de molécules différentes ont été greffées pour en déduire le degré de magnétisme induite par ces molécules. Pour le graphène recouvert de molécules de Fe-porphyrins, des expériences de magnétorésistance montrent une croissance importante de la cohérence de phase quand la température est diminuée de 4K à 0.2K. Cette croissance est de l'ordre de la dépendance en T⁻⁰•⁵ attendue quand la cohérence de phase est seulement due aux interactions inélastiques entre électrons, nous indiquant donc que le Fe-porphyrin n'amène pas de diffusion renversant le spin aux électrons de conduction du graphène. Cette situation est différente avec les molécules TCNQ déposées sur le graphène. Dans ce cas, une croissance plus petite de la cohérence de phase est observée quand la température diminue ce qui suggère un spin flip scattering venant des moments magnétiques induits. Pour finir, la magnétorésistance à basse température des molécules de TbPc₂ greffées sur le graphène montre les fluctuations de conductance universelle (UCF) d'un échantillon cohérent en phase. De façon intéressante, les UCF affichent un bruit dépendant du champ magnétique, qui est le plus élevé à basse température et à champ faible. Un spectre de bruit avec une dépendance en 1/f suggère des systèmes magnétiques à deux niveaux avec une large distribution de temps de relaxation dépendant du champ. Cela indique des moments magnétiques de type Ising, anisotropes et fluctuants, sur le graphène dont la barrière d'énergie caractéristique diminue avec le champ magnétique hors du plan.