Thèse soutenue

Etude des mécanismes de l’oncogenèse épithéliale mammaire lors de l’infection par le cytomégalovirus et mise au point d’un vaccin.

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Auteur / Autrice : Sandy Haidar Ahmad
Direction : Georges HerbeinMona Diab-Assaf
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Médecine, cancérologie, génétique, hématologie, immunologie
Date : Soutenance le 18/03/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Agents pathogènes et inflammation (API) (Besançon)
Site de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Adotevi
Examinateurs / Examinatrices : Georges Herbein, Mona Diab-Assaf, Olivier Adotevi, Carine Van Lint, Christian Schwartz, Antoine Carpentier
Rapporteurs / Rapporteuses : Carine Van Lint, Christian Schwartz

Résumé

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Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes. Il est reconnu comme l’une des principales causes de décès chez celles-ci. Le cytomégalovirus humain (HCMV) a été détecté dans 90 % des cancers du sein précoces et métastatiques. Les différences de capacité oncogène nous ont permis de classer les souches de HCMV en souches oncogènes à risque élevé ou faible. Par conséquent, nous avons comparé le profil du transcriptome des cellules épithéliales mammaires humaines (HMEC) infectées par la souche HCMV-BL à haut risque aux souches HCMV-TB40/E, FS, KM et SC à faible risque. Le transcriptome des HMEC infectés par une souche à haut risque présente des caractères oncogènes, favorise le cycle cellulaire, la prolifération cellulaire et la transition épithélio-mésenchymateuse (EMT). En accord avec ces profils de transcriptomes distincts, nous avons observé des capacités de transformation dans les HMEC infectés par la souche à haut risque BL mais pas lors de l'infection par les souches à faible risque. Ainsi, le transcriptome des HMEC infectés par des isolats cliniques du HCMV présente un « gradient oncogène » entre souches à faible et à haut risque de transformation. Les souches à haut risque induisent spécifiquement un environnement pro-oncogène qui pourrait participer au développement du cancer du sein. Pour définir le rôle du HCMV dans la transformation des HMEC infectés et déterminer son potentiel oncogène, nous avons étudié la présence de gènes et de protéines virales dans les cellules CTH (cellules HMECs transformées par la souche à haut-risque HCMV-DB). Comme nous avions précédemment détecté le gène HCMV lncRNA4.9 dans les cellules CTH, nous avons décidé d’évaluer la présence du gène UL69 situé à proximité immédiate du gène lncRNA4.9, et qui pourrait jouer un rôle dans la transformation des cellules CTH. Le gène UL69 qui a été détecté dans les cellules CTH a une séquence identique à 99% à celle du gène UL69 pr ésent dans le génome de la souche HCMV-DB. Au niveau protéomique, la séquence pUL69 présente dans les cellules CTH ne diffère de la protéine pUL69 HCMV-DB originale que par deux mutations ponctuelles d’acides aminés. De plus, pour étudier l’impact de la protéine pUL69 sur la réplication du HCMV et la prolifération des cellules CTH, l’expression du gène UL69 a été inhibée avec des siRNA. In vivo, le gène UL69 a été détecté avec une fréquence élevée dans les biopsies de cancer du sein. Nos résultats indiquent que le HCMV pourrait induire une transformation des cellules épithéliales mammaires par l’expression de gènes viraux, y compris le gène UL69. La présence du gène UL69 dans la majorité des biopsies isolées chez des femmes atteintes d’un cancer du sein indique l’importance potentielle du gène UL69 dans le développement de ce cancer. Après la détection des gènes et des protéines UL69 et UL70 dans les cellules CTH, nous avons évalué l’immunogénicité des peptides dérivés pUL69 et pUL 70 in vitro et in vivo. Vingt-huit peptides UL69 et UL70 ont été sélectionnés à l’aide d’une méthode d’algorithme prédictif et ont été évalués pour leur immunogénicité chez des donneurs sains et des patientes atteintes de cancer de sein (in vitro) et chez les souris transgéniques (in vivo). Certains épitopes ont induit des réponses immunitaires chez les donneurs sains et les patientes atteintes d’un cancer du sein. Par la suite, l’immunisation par l’ADN de souris transgéniques a provoqué de fortes réponses des lymphocytes T in vivo, ce qui indique que ces épitopes pourraient être utilisés comme immunogènes potentiels pour le développement d'un vaccin contre le HCMV. Notre étude est toujours en cours pour confirmer le meilleur candidat épitope pour le développement d’un vaccin peptidique contre le HCMV.